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Missak Manouchian au Panthéon : le monde politique s'écharpe sur la présence du RN

Emmanuel Macron a estimé ce dimanche que le Rassemblement national «serait inspiré de ne pas être présent» à la Panthéonisation de Manouchian. [REUTERS/Gonzalo Fuentes]

Alors qu'Emmanuel Macron a estimé ce dimanche que le Rassemblement national devrait s'abstenir d'assister à la cérémonie d'entrée au Panthéon de Missak Manouchian, les réactions politiques ont été nombreuses ce lundi.

Absent de l'hommage national à Robert Badinter - à la demande de la famille de l'ancien garde des Sceaux - le Rassemblement national sera-t-il représenté lors de la cérémonie d'entrée au Panthéon de Missak Manouchian ce mercredi ?

La question se pose après l'interview d'Emmanuel Macron accordée à L'Humanité, mise en ligne ce dimanche, sur la panthéonisation du résistant communiste arménien immigré en France.

«Les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian», a déclaré le président de la République française, estimant que «l'esprit de décence et le rapport à l'histoire devraient les conduire à faire un choix».

Louis Aliot «pense qu'il faut y être»

«Je pense qu'il faut y être. On n'a aucune raison de battre en retraite sur ces sujets-là», lui a répondu le maire RN de Perpignan Louis Aliot ce lundi sur TF1, ajoutant que «la panthéonisation révèle le caractère sacré, finalement républicain, du personnage, et (elle) s'adresse à tous les Français, peu importe leur origine, leur condition ou leur opinion».

«Emmanuel Macron n'en n'est pas à une contradiction près» a invoqué Florian Tardif dans son éditorial sur la matinale de CNEWS. Alors que le chef de l'Etat a dit dans les colonnes de l'Humanité que le RN ne s'inscrivait pas «dans l'arc républicain», il avait aussi estimé il y a dix jours qu'il était «tout à fait normal que sa majorité à l'Assemblée nationale puisse avoir des discussions avec le RN», relève le journaliste politique.

«Emmanuel Macron a un rapport avec l'histoire un peu aléatoire»

«Panthéoniser Manouchian, c'est bien, mais ne pas mener une politique inspirée du RN sur l'immigration ou sur le logement, c'est mieux», a pointé sur Franceinfo Marie Toussaint. Pour l'eurodéputée et tête de liste écologiste aux élections européennes, «Emmanuel Macron a un rapport avec l'histoire un peu aléatoire», en rappelant qu'il avait recadré Elisabeth Borne pour avoir qualifié d'«héritier de Pétain», le parti fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen.

Quant à Marine Le Pen, «elle serait inspirée effectivement à ne pas venir rendre hommage à ceux dont, dans l'histoire, ses ascendants ont contribué à ce qu'ils soient fusillés», a jugé le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel sur RTL, reprenant ainsi la formule initiale d'Emmanuel Macron.

Si Emmanuel Macron a fait savoir qu'il n'allait pas «décider» lui-même, «par un geste arbitraire», de la venue des élus RN, l'entourage de Marine Le Pen a indiqué ce lundi qu'elle participera à la cérémonie d'entrée au Panthéon de Missak Manouchian.

Le chef de l'Etat a beau avoir rappelé que son «devoir est d’inviter tous les représentants élus par le peuple français» sans avoir à «faire le tri entre eux», son message est visiblement brouillé.

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