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Y a-t-il un risque de Troisième Guerre mondiale ?

Le Kremlin a averti l'Europe sur l'envoi éventuel de troupes au sol en Ukraine. [©Gleb GARANICH/REUTERS]

Les propos d’Emmanuel Macron sur l’éventualité d’un envoi de troupes au sol en Ukraine a fortement inquiété la communauté internationale. De son côté, la Russie considérerait cette initiative comme une étape vers une Troisième Guerre mondiale. Un scénario que tout le monde souhaite cependant éviter.

Une prise de parole lourde de conséquence. Ce lundi 26 février, à la suite d’une conférence sur le thème du soutien des pays européens à l’Ukraine, Emmanuel Macron a considéré que l’envoi de troupes au sol «n’était pas à exclure». Si cette déclaration a suscité la vive colère de l’opposition, elle a également fait réagir jusqu’au Kremlin, qui a averti des répercussions d’une telle initiative.

«L’envoi de troupes au sol serait la ligne rouge. Ça pourrait déclencher une Troisième Guerre mondiale», a déclaré Alexander Makogonov, ambassadeur de Russie en France. De son côté, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a invité les pays européens à ne pas mettre en œuvre les annonces d’Emmanuel Macron. «Bon nombre de pays présents à la conférence à Paris ont conscience du danger que représente un conflit à grande échelle sur un champ de bataille».

Face à une montée permanente des tensions, le général Bruno Clermont a rappelé, lors d’un entretien accordé à CNEWS, «qu’aucune décision n’avait été prise» quant à une intervention au sol. Cette hypothèse n’apparaît d’ailleurs pas dans les règles de l’Otan. «Emmanuel Macron a eu un discours guerrier. Il a tenté de prendre la tête d’une coalition sans les Américains, mais absolument personne ne veut tester ce scénario de Troisième Guerre mondiale. Les gens ont retenu l’idée générale», a-t-il analysé.

Les partenaires européens se désolidarisent

Les Etats-Unis et les alliés européens de Kiev ont opposé ce mardi une fin de non-recevoir aux propos du président Emmanuel Macron. Le chancelier allemand Olaf Scholz a, quant à lui, affirmé «qu’aucun soldat» ne serait envoyé en Ukraine par des pays de l’Europe et de l’Otan. «Ce qui a été décidé entre nous dès le début est toujours valide pour l'avenir», à savoir «qu'il n'y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les États européens, ni par les États de l'Otan sur le sol ukrainien».

D’autres soutiens de Kiev, comme la Pologne, la République tchèque, l’Italie et l’Espagne ont également balayé l’hypothèse d’un envoi de troupes en Ukraine. Ulf Kristersson, Premier ministre de la Suède qui va très prochainement devenir le 32e membre de l'Otan, a pour sa part fait valoir qu'«il n'y a pas de demande» côté ukrainien pour des troupes au sol.

«Cette séquence de lundi a été une entorse majeure à l’unité des Européens», a considéré le général Bruno Clermont.

Quelles solutions pour la suite du conflit ?

Si les propos d’Emmanuel Macron ont vivement animé, ils semblent avoir été entendus par Vladimir Poutine. Le président russe a estimé ce jeudi que les menaces occidentales créaient un «réel» risque de conflit nucléaire, disant également que la Russie disposait d’armes «capables» d’atteindre les territoires de ces pays.

Pour autant, le général Bruno Clermont a estimé que d’autres moyens existent pour prévenir un conflit mondial. «Il est nécessaire de mettre les Etats-Unis devant leurs responsabilités. Ils ne doivent pas abandonner l’Ukraine comme ils ont abandonné les Afghans. Parce que l’Ukraine est un véritable enjeu de sécurité pour eux et pour nous. Sans les Américains l’Ukraine deviendra Russe. C’est la priorité des priorités et ce n’est pas le moment de faire les fanfarons».

Le général Bruno Clermont a indiqué qu’il était «indispensable que Vladimir Poutine comprenne qu’il ne peut pas gagner cette guerre. Il faut effectivement tout faire pour cet objectif. Et pour cela intensifier notre soutien militaire. S’imaginer que, dans les conditions actuelles du rapport de force, les Ukrainiens pourront récupérer le Donbass et la Crimée relève du fantasme et entraînera l’Ukraine à sa perte».

De cette volonté «d’éviter une déstabilisation de l’Europe», qui se ferait «par la chute de l’Ukraine» a jugé qu’il était nécessaire «d’arrêter les phrases et les prêches inutiles et de passer à l’action».

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