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Prochain rendez-vous entre Vénus et le Soleil en 2117

La planète Vénus, ici vue depuis New York, passe devant le soleil, le 5 juin 2012[AFP]

La planète est passée entre le Soleil et la Terre pour le plus grand plaisir des astronomes et astrophysiciens en quête d'un phénomène rarissime qui ne se reproduira pas avant 105 ans, mais le spectacle a été quelque peu gâché en Asie et en Europe par un écran nuageux.

"Le prochain passage aura lieu en 2117. Autant dire qu'il y a bien peu d'entre nous qui seront encore là", a souligné mercredi auprès de l'AFP Claude Catala, président de l'Observatoire de Paris. Voir la vidéo.

D'autant que "la meilleure chance pour l'Europe" de pouvoir à nouveau observer le transit de Vénus n'interviendra que 8 ans après, en 2125, a renchéri Robert Massey, de la Société royale d'astronomie de Londres.

Le passage de la planète devant le Soleil a commencé à être visible mardi peu après 18H00 (22H00 GMT) dans le ciel limpide de l'Amérique du Nord, de l'Amérique centrale et de la partie septentrionale de l'Amérique du Sud : un confetti noir 32 fois plus petit que le Soleil, l'ombre de Vénus, a traversé le disque solaire. Voir le phénomère en images

L'observation s'est terminée au lever du jour mercredi en Europe, au Moyen-Orient et en Asie du Sud. Dans la majeure partie du continent sud-américain et en Afrique de l'Ouest et du Sud-Ouest, le phénomène n'était pas observable directement.

"Ce n'est pas comme une éclipse, lorsque le soleil est totalement voilé. Le diamètre de Vénus fait le centième de celui du soleil, donc c'est juste un point qui se superpose sur l'orbe solaire et qui se déplace", a expliqué mercredi à l'AFP Fred Watson, de l'Observatoire astronomique australien.

L'Australie, découverte au XVIIIème siècle par l'explorateur britannique James Cook après une mission d'observation de Vénus dans le Pacifique, était le meilleur endroit pour assister au phénomène avec près de 7 heures de visibilité dans l'est et le centre du pays.

 

Rien vu depuis Paris

Les conditions d'observation étaient en revanche exécrables dans une bonne partie de l'est de la Chine, à cause d'un ciel chargé de nuages, et dans l'est du Japon, en raison d'un typhon approchant.

"J'espérais pouvoir observer cette merveille astronomique en me levant à 06H00 mais il n'y avait pas de soleil", s'est désolé un internaute de Fuzhou (sud-est de la Chine). "Dans 105 ans, je ne serai plus de ce monde".

Les conditions météo n'étaient pas non plus optimales en Europe, qui a dû attendre le lever du soleil pour pouvoir tenter d'observer la sortie de Vénus. "On n'a malheureusement rien vu du tout depuis Paris, puisque il a fait plutôt mauvais au moment propice. C'est la dure vie des astronomes", a regretté Claude Catala.

"Mais on n'est pas déçu pour autant, parce que l'Observatoire de Paris a envoyé des astronomes un petit peu partout dans le monde pour maximaliser les chances d'observation", a-t-il ajouté.

A Tahiti, en Polynésie française, une centaine de scientifiques sont venus du monde entier pour observer le phénomène à partir de 12H15 locales et toute l'après-midi.

A Svalbard, la terre la plus septentrionale de la Norvège, un groupe de scientifiques du programme Venus Express, seule sonde à orbiter autour de l'"étoile du berger", a pu voir le phénomène "entre les nuages", a indiqué Hakan Svedhem (Agence spatiale européenne). "Nous avons collecté de nombreuses données tout au long de la nuit", a-t-il souligné.

Le télescope spatial Hubble de la Nasa a également été mis à contribution.

"Au XXIe siècle, on utilise le passage de Vénus devant le Soleil pour étudier l'atmosphère de Vénus", a expliqué Claude Catala. "Le deuxième intérêt scientifique majeur, c'est de développer les techniques d'observation des exoplanètes", a-t-il ajouté.

Les transits de Vénus surviennent par paire à huit ans d'intervalle avant de ne plus avoir lieu pendant plus d'un siècle. Au XXIe siècle, le précédent était en 2004 et aucun ne s'était produit au XXe siècle.

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