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New York, 1er Etat à durcir ses lois sur les armes

Photos des enfants victimes de la tuerie de Newtown,  le 14 janvier 2013 dans un mémorial près de l''école, dans le Connecticut Photos des enfants victimes de la tuerie de Newtown, le 14 janvier 2013 dans un mémorial près de l''école, dans le Connecticut [John Moore / Getty Images/AFP]

Un mois après le massacre des petits écoliers de Newtown (Connecticut), l'Etat de New York est devenu mardi le premier à renforcer ses lois sur les armes, affirmant vouloir ainsi montrer la voie au reste du pays.

Les lois y étaient déjà parmi les plus contraignantes des Etats-Unis, mais le gouverneur démocrate Andrew Cuomo avait la semaine dernière invité les élus à passer "la loi la plus stricte du pays concernant les fusils d'assaut", pour "montrer la voie" et "mettre fin à la folie".

Dont acte.

Ulcérant la NRA, le puissant lobby pro-armes, le Sénat à majorité républicaine a adopté par 43 voix pour et 18 contre de nouvelles restrictions dans la nuit de lundi à mardi. La Chambre à majorité démocrate a suivi mardi après-midi (104-43) après plusieurs heures de débat passionné.

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Le gouverneur de l'Etat de New York Andrew Cuomo en visite à la Maison Blanche, le 3 décembre 2012
 

M. Cuomo, parfois cité comme candidat possible à la présidentielle en 2016, a signé la loi dans la foulée, se disant "fier d'être New-Yorkais" après cet "accomplissement extraordinaire".

Cette nouvelle loi élargit notamment l'interdiction des armes d'assaut dans l'Etat. Elle interdit les chargeurs de plus de sept balles, rend obligatoire la vérification des antécédents des acheteurs, y compris pour les ventes privées et pour les ventes de munitions.

Pour éviter des massacres comme Newtown --perpétré par un jeune déséquilibré surarmé qui a tué 20 enfants de CP et six adultes avant de se suicider le 14 décembre-- les personnels de santé devront également signaler des patients qu'ils estiment dangereux. S'ils ont accès à des armes, celles-ci pourront être saisies.

La National Rifle Association (NRA) s'est immédiatement dite "outrée", accusant la législature d'avoir servi "les ambitions politiques personnelles" de M. Cuomo.

Les "mesures de contrôle des armes ont échoué dans le passé et n'auront pas d'impact sur la sécurité publique et la criminalité", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

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Des personnes manifestent devant la Maison Blanche, à Washington, pour le contrôle des armes, le 12 janvier 2013
 

Deux autres Etats américains aux gouverneurs démocrates, le Delaware et le Maryland ont également annoncé cette semaine leur intention de durcir leurs lois avec des mesures similaires. Le Connecticut y réfléchit également.

Une majorité d'Américains pour interdire les fusils d'assaut

Le débat sur les armes n'a pas cessé depuis le massacre de Newtown, l'un des plus graves jamais commis dans un établissement scolaire américain, et l'un des plus poignants, vu l'âge des enfants.

Au niveau fédéral, la bataille pour faire évoluer la loi s'annonce cependant particulièrement ardue, dans un Congrès extrêmement polarisé où les républicains n'entendent rien céder au président Obama. La NRA s'oppose également à tout changement.

Le président démocrate, qui avait demandé des recommandations à son vice-président Joe Biden après Newtown, doit annoncer ses propositions mercredi.

Il est favorable à une interdiction des armes d'assaut, à une limitation de la taille des chargeurs et à une vérification systématique des antécédents des acheteurs, mais a reconnu que certaines propositions pourraient échouer au Congrès.

Certaines mesures évoquées, notamment l'interdiction des fusils d'assaut --une loi qui existait de 1994 à 2004 mais n'a pas été prolongée-- semblent pourtant avoir le soutien d'une majorité d'Américains, selon deux sondages.

55% sont favorables à cette interdiction (et 40% contre) selon le centre de recherches Pew. Un sondage Washington Post/ABC News lundi donnait des pourcentages comparables (58-39).

Une immense majorité des Américains (85-12), républicains et démocrates, sont également, selon Pew, pour généraliser les vérifications des antécédents des acheteurs, et veulent qu'on empêche les déséquilibrés d'avoir accès aux armes (80-16).

Mais, souligne Pew, le consensus politique disparaît dès qu'on parle d'autres mesures.

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