Le nouveau préfet de Sao Paulo, Joao Doria en a fait son cheval de bataille. La plus grande ville du Brésil s’apprête à en finir avec ce qui a fait sa notoriété dans le monde entier : le street art.
L’avenue du 23-mai, qui traverse la ville du nord au sud, est connue comme «le plus grand mur de graffitis à ciel ouvert» dans toute l’Amérique Latine.
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Peu sensible à son charme, Joao Doria a décidé de recouvrir l’ensemble de ces œuvres… Avec de la peinture grise. Armés de pots de peinture et de masques, plusieurs employés municipaux et lui-même ont arpenté l’artère pour la «nettoyer», rapportent nos confrères de France 24.
Estamos na Av. 23 de Maio desde as 7h da manhã dando início a 3ª operação do programa SP Cidade Linda. Vamos deixar SP cada vez mais Linda! pic.twitter.com/J0qCd00g4n
— João Doria (@jdoriajr) 14 janvier 2017
Très critiquée par les médias brésiliens, cette opération fait partie du programme «Cidade Linda» («belle ville») du préfet. Son objectif : rénover Sao Paulo pour en faire une ville plus «propre» et «attractive».
«La culture de la ville va être détruite»
Mais beaucoup estiment qu’à travers cette opération, c’est la culture de la ville que le préfet est en train de détruire. Au final, ce sont plus de deux-cent peintures murales qui ont été victimes de la guerre menée par celui qui se fait appeler «Joao le travailleur».
L'artiste Barbara Goy, qui avait pris part au projet, a fustigé cette réappropriation de l'espace public. Sur le réseau social Facebook, elle a publié une vidéo montrant les transformations de cet ancien haut-lieu du street art.
Dans un entretien accordé au journal Estadao, le préfet s’est toutefois félicité de cette décision. Il a estimé que Sao Paulo n’avait pas à être «entièrement graffée», car «les tagueurs ne sont pas des artistes, ce sont des agresseurs».
Pourtant, c’est l’ancien préfet lui-même qui avait commandé ces œuvres, espérant ainsi mettre en avant la culture du street art dans sa ville.