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Mossoul : acculés, les jihadistes ciblent les civils

Coincés dans la ville, les civils subissent les combats entre Daesh et l'armée irakienne.[AHMAD GHARABLI / AFP]

Les forces irakiennes poursuivent leur avancée dans le Vieux Mossoul, face aux jihadistes de Daesh, mais ceux-ci opposent une résistance farouche et font craindre d'autres attentats contre les civils.

Samedi, un kamikaze s'est fait exploser au milieu de la foule fuyant les combats. L'homme a tué douze personnes en faisant détonner sa bombe parmi des familles fuyant la vieille ville de Mossoul, le dernier fief urbain en Irak des jihadistes de Daesh.

Selon Abdel Ghani al-Assadi, un commandant des forces du contre-terrorisme (CTS), quelque 8.000 personnes ont réussi à fuir la vieille ville depuis le lancement d'une offensive des forces irakiennes sur ce secteur le 18 juin. Quelques 100.000 personnes restent prises au piège par les jihadistes qui les utilisent comme boucliers humains alors que les forces irakiennes progressent de jour en jour.

Les forces de sécurité craignent que des Irakiens de Daesh ne cherchent à fuir la vieille ville en se mêlant à des groupes de civils, tandis que des jihadistes tchétchènes, français ou d'autres nationalités se préparent sur l'arrière du front à se battre jusqu'à la mort.

Omar fait partie de la vingtaine de civils blessés et soignés dans l'hôpital de campagne après l'explosion de samedi. «Lorsque les forces de sécurité se sont approchées de notre secteur, nous avons couru vers eux», raconte-t-il. «Un homme est sorti du lot (...) avant de se faire exploser», ajoute Omar, le t-shirt recouvert de sang. Sa mère et son frère ont été tués tandis que sa belle-soeur et ses deux enfants sont toujours portés disparus.

Partir comme rester représente d'énormes risques

Les civils habitant dans les secteurs de la vieille ville tenus par Daesh font face à plusieurs dangers. Ceux qui tentent de fuir doivent franchir les lignes de front et risquent d'être exécutés par les jihadistes s'ils échouent. Ceux qui choisissent de rester ou n'ont pas le choix de partir sont assiégés depuis des mois et vivent avec très peu d'eau et de nourriture dans des quartiers qui sont frappés quotidiennement par des tirs aériens ou d'artillerie.

Plus de 800.000 personnes ont fui leur maison depuis le 17 octobre, lorsque les forces irakiennes ont lancé une vaste opération visant à reprendre à l'organisation terroriste la deuxième ville du pays, dont elle s'était emparé il y a trois ans. Le secteur toujours contrôlé par les jihadistes est relativement petit mais les rues étroites et la présence de nombreux civils rendent l'avancée des forces irakiennes extrêmement délicate, alors que les combattants de Daesh opposent une farouche résistance.

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