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Les zones mortes dans les océans ont quadruplé depuis 1950

Dans les zones mortes, la teneur en oxygène est trop faible pour la survie des poissons – comme ici, sur la côte mexicaine de Jalisco, en août 2015. Dans les zones mortes, la teneur en oxygène est trop faible pour la survie des poissons – comme ici, sur la côte mexicaine de Jalisco, en août 2015. [© HECTOR GUERRERO / AFP]

Les océans de notre planète bleue étouffent peu à peu, et le phénomène ne fait qu'empirer, selon des chercheurs. La faute au réchauffement des eaux et à la pollution sur les côtes.

Acidification des océans due à la dissolution du CO2, fonte de la banquise, surpêche, pollutions diverses... Alors que la grosse main de l'Homme a engendré nombre de bouleversements écologiques déjà notoires, les scientifiques ciblent aujourd'hui un nouveau problème, plus discret mais pas moins inquiétant : la réduction de l'oxygène présent dans l'eau. Inquiétant, alors que près de la moitié de l'oxygène disponible sur Terre vient des océans.

Selon une étude publiée vendredi dans la revue Science, le taux d’oxygène des océans a atteint un niveau historiquement bas, et on compte de plus en plus de zones en état d’hypoxie ou d’anoxie, à savoir que la teneur en oxygène y est trop faible pour assurer la survie de la majeure partie de la biodiversité marine, asphyxiée. On les appelle «zones mortes».

Or, depuis les années 1950, la quantité d’eau sans oxygène en haute mer a ainsi quadruplé, selon les scientifiques du groupe de travail international Global Ocean Oxygen Network (GO2NE). Pour les eaux côtières, y compris les estuaires et les mers, les sites à faible teneur en oxygène ont été multipliés par dix. En cause ? Principalement le réchauffement des eaux de surface, qui empêche l'oxygène d'atteindre les profondeurs de l'océan – alors que c'est là que se trouve la faune qui en a le plus besoin.

Un frein à la croissance et à la reproduction de la faune

Résultat : les poissons, contraints de quitter leur habitat d'origine, se retrouvent davantage exposés aux prédateurs et à la pêche – et donc à la surpêche, car ils sont amenés se regrouper. Même les zones maritimes pas encore «mortes», mais faibles en oxygène, peuvent freiner la croissance des espèces, entraver leur reproduction, entraîner des maladies voire la mort.

Pour altérer ce déclin, les scientifiques recommandent de limiter drastiquement la pollution par les nutriments, en réduisant notamment l'utilisation d'engrais agricoles et les émissions de gaz à effet de serre. Mais aussi, préserver les espèces marines les plus vulnérables en créant des aires marines protégées ou en instaurant des zones de pêche interdites. Et ce, tout en améliorant la surveillance des teneurs en oxygène à travers le monde, pour mieux cibler les zones nécessitant le plus de «soins». Sachant que l'heure n'est plus aux simples pansements, mais à l'opération chirurgicale de fond.

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