Deux investisseurs d'Apple ont demandé à l'entreprise de prendre des mesures pour lutter contre la dépendance des jeunes aux smartphones.
Dans une lettre révélée ce dimanche 7 janvier par le Wall Street Journal, le fonds d'investissement Jana Partners et le fonds de pensions des enseignants de l'État de Californie (CalSTRS) exhortent le géant à la pomme à s'intéresser à ce problème, qui inquiète de plus en plus aux États-Unis.
Selon un récent sondage, un adolescent américain sur deux avoue en effet sa dépendance au smartphone, se sentant notamment obligé de répondre immédiatement aux messages qu'il reçoit. Une psychologue reconnue, Jean Twenge, a été jusqu'à affirmer que la «pire crise de la santé mentale depuis des décennies» se préparait du fait de cette addiction.
Les deux actionnaires recommandent donc à la firme de mettre en place un dispositif qui permettrait aux parents de limiter l'utilisation des iPhones par leurs enfants, et de s'intéresser aux effets secondaires d'une utilisation excessive sur la santé psychique des jeunes.
À eux deux, Jana et Cal STRS détiennent deux milliards de dollars de titres Apple, le groupe pesant 898,5 milliards de dollars. Ils espèrent, avec cette lettre ouverte, sensibiliser d'autres investisseurs à leur cause.
Leur initiative détonne de la part d'actionnaires qui se contentent en général de faire pression en faveur de restructurations économiques, et ne s'intéressent pas particulièrement à la santé publique. Mais leur démarche n'est pas seulement humanitaire. Les deux fonds craignent en effet que les effets néfastes d'un usage excessif du smartphone sur la santé des jeunes n'entrainent un retour de bâton législatif, qui pourrait finir par coûter cher à l'entreprise. «S'attaquer à ce problème maintenant aura des effets de long terme bénéfiques pour les investisseurs», expliquent-ils dans leur lettre.