En direct
A suivre

Qu'est-ce l'immunité croisée, qui pourrait permettre de lutter contre le Covid-19 ?

Un coronavirus représenté en plastique en Chine, le 29 avril. Un coronavirus représenté en plastique en Chine, le 29 avril.[NICOLAS ASFOURI / AFP]

Selon certains chercheurs et médecins, une partie de la population pourrait être immunisée contre le coronavirus actuel sans même avoir été infectée.

La raison ? L’immunité croisée. «Cela veut dire qu’on est immunisé contre un virus sans avoir été infecté par celui-ci, mais par un virus qui lui ressemble», explique Yonathan Freund, médecin urgentiste à La Pitié Salpetrière et professeur à l'université de la Sorbonne. 

Dans le cadre du coronavirus actuel, appelé SARS-CoV-2, certaines personnes pourraient en être protégées car elles ont déjà croisé la route d’un autre coronavirus. «Il pourrait exister une immunité croisée avec certains coronavirus et le nouveau. Le coronavirus est un virus fréquent et dont la plupart des formes sont bénignes. Nous n'en connaissons que trois dangereuses : le SARS-CoV-1, le MERS-CoV et le SARS-CoV-2 (le virus responsable de l’actuelle pandémie, ndlr)», juge Yonathan Freund. 

C’est également ce qu’a déclaré à l’AFP l'épidémiologiste Laurent Toubiana : «Une partie non négligeable de la population pourrait ne pas être sensible au coronavirus, parce que des anticorps non-spécifiques de ce virus peuvent l'arrêter».

«cette théorie a été étayée par deux publications dans Cell et Nature»

Cette hypothèse, peu audible jusqu’à présent dans le débat public, vient d’abord de l’observation personnelle des médecins, comme l'explique Yonathan Freud. «Mon expérience m'a permis de me rendre compte que certains, en contact très régulier avec des personnes infectées, n’ont pas développé la maladie ni d’anticorps. Cela veut dire qu’ils ont développé une immunité naturelle qui est soit innée soit acquise. Nous pouvons donc imaginer qu’il y a une immunité croisée et cette théorie a été étayée par deux publications, en particulier dans Cell et Nature (deux revues scientifiques anglo-saxonnes de référence, ndlr)».

Si cette hypothèse se révèle exacte, le nouveau coronavirus n’aurait plus beaucoup de monde à infecter. Et le médecin dit ne pas croire «à une deuxième vague pour les régions qui ont déjà été touchées. Par contre, personne ne peut prévoir si ce coronavirus va revenir sous une autre forme l’hiver prochain. A titre personnel je n’y crois pas du tout». 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités