En direct
A suivre

En Equateur, 75 prisonniers assassinés en une journée

L’armée a été déployée autour des centres pénitentiaires.[Marcos Pin Mendez / AFP]

Une journée sanglante. Entre surpopulation et guerre de gangs, les mutineries de trois prisons équatoriennes ont fait basculer le pays dans une crise carcérale inédite, mardi, avec les meurtres de 75 détenus.

Le Défenseur du peuple, entité s’occupant des droits humains, a qualifié cette journée de «massacre sans précédent». Des femmes de prisonniers se sont réunies devant des bâtiments pour tenter d’obtenir des nouvelles de leurs proches. «Ils vont me tuer. Sors moi de là !», a supplié l’un d’eux à sa femme, selon un message écouté par l’AFP.

Les autorités équatoriennes ont rapidement pointé le rôle des «organisations criminelles» dans ces mutineries. Les services pénitentiaires précisent qu’il s’agit d’un volet de la guerre que se livrent les gangs pour contrôler le trafic de drogue, les prisons étant devenues un lieu d’où ils dirigent leurs opérations.

38.000 détenus pour 29.000 places

Le directeur de l’établissement de Guayaquill a ainsi estimé que le soulèvement des détenus est une réaction à des actions de contrôle menée dans les cellules, la veille, où deux armes à feu avaient été saisies. Elles devaient servir à tuer des chefs d’une bande. Ceux qui voulaient les éliminer ont alors ordonné «l’assassinat de prisonniers d’autres centres», a-t-il indiqué.

Avec 38.000 détenus pour 29.000 places dans 60 prisons, la surpopulation carcérale en Equateur est d’environ 30% (depuis des mesures prises pour la réduire à cause du coronavirus). Seulement 1.500 gardiens les surveillent.

Durant les trois derniers mois de 2020, un état d’exception avait été décrété dans les prisons, afin de contrôler les gangs et réduire la violence. En 2020, 51 détenus s’étaient fait tuer, dont onze en décembre suite à des rivalités entre bandes de narcotrafiquants.

A voir aussi

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités