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Etats-Unis : des lycéens jouaient aux esclavagistes sur Snapchat pour «vendre» des élèves noirs

Plusieurs captures d'écran ont fuité, permettant à l'affaire d'être rendue publique. [LIONEL BONAVENTURE / AFP].

Des lycéens de la petite ville d’Aledo, dans l'Etat du Texas aux Etats-Unis, achetaient et vendaient virtuellement sur Snapchat leurs camarades noirs en les traitant d’esclaves, comme le raconte cette semaine le Washington Post.

Pour s'adonner à ce «jeu» raciste et sordide, ces jeunes avaient créé plusieurs groupes intitulés «commerce d’esclaves» ou encore «ferme d'esclaves» et «vente aux enchères».

Plusieurs captures d'écran de leurs conversations ont fuité, permettant à l'affaire d'être rendue publique. Des échanges éloquents et déshumanisants au sujet d'autres élèves noirs tels que : «cent dollars pour celui-là !», «un dollar pour celui-ci !» ou «ce serait mieux s’il n’avait pas des cheveux si moches.»

L’un des groupes découverts avait même en guise de nom une suite d’émojis composée d'un homme noir, d'un pistolet et d'un policier blanc. Une référence évidente aux récentes affaires de violences policières qui ont émaillé la société américaine et mis la lumière sur le mouvement Black Lives Matter.

Mercredi 14 avril, expliquait le Washington Post, on ne savait pas encore exactement combien d’élèves avaient participé à ces échanges, alors les investigations se poursuivaient.

Des élèves profondément traumatisés

En attendant, les parents d’une victime ont confirmé que leur fils avait bien reçu l'une de ces captures d’écran, lui indiquant qu’il avait été virtuellement vendu. Circonstance aggravante, la famille dit avoir été indignée de la réaction de l’école, qui, d'après leurs déclarations, a d’abord parlé de cyberharcèlement au lieu de racisme.

De leur côté, les services éducatifs de la ville assurent avoir déjà pris des sanctions. «Il n’y a pas de place pour le racisme ou la haine dans le district scolaire indépendant d’Aledo», a assuré Susan Bohn, la responsable éducative en charge de ce district.

Pas de quoi contenter néanmoins Tony Crawford, un activiste local des droits humains qui assure que l'affaire s'inscrit au contraire dans une «longue série d'autres incidents similaires balayés sous le tapis», comme il l'a déclaré au quotidien local Fort Worth-Star-Telegram.

Avec les familles concernées, il décrit des élèves «profondément traumatisés». «Pouvez-vous imaginer ce que cela signifie pour quelqu'un d'apprendre que sa tête est mise à prix ?», a-t-il résumé. 

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