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Les cas de Covid-19 se multiplient sur le camp de base de l'Everest

Les responsables du camp de base affirment que le gouvernement népalais ne leur a pas permis d'installer un centre de dépistage du Covid-19.[Prakash MATHEMA / AFP]

Le coronavirus est partout, y compris sur les flancs de l'Everest. Les responsables du camp de base, situé à plus de 5.000 mètres d'altitude, font état d'un nombre croissant de contaminations, craignant la formation d'un véritable cluster.

Auprès de la BBC, ils expliquent avoir recensé 17 cas confirmés. Il s'agit d'alpinistes qui, après avoir présenté des symptômes sur le camp, ont été transférés vers les hôpitaux de Katmandou. «Nous avons reçu des patients de la région de l'Everest qui ont été testés positifs dans notre hôpital il y a quelques semaines», confirme Astha Pant, qui fait partie du personnel de la clinique privée CIWEC.

Ces déclarations concordent avec les témoignages de certains alpinistes, notamment celui du Norvégien Erlend Ness qui affirme avoir été testé positif trois fois dans deux hôpitaux différents de Katmandou, le mois dernier. Avant cela, les responsables du camp de base pensaient qu'il était atteint du mal des montagnes, dû au déficit en oxygène ressenti en haute altitude.

Ces derniers s'inquiètent d'ailleurs de certaines similitudes entre les symptômes des deux maladies. Ainsi, le Dr. Prakash Kharel, qui officie au sein de la clinique médicale du camp de base, indique que «presque tous les grimpeurs ont une toux ici». Pour détecter d'éventuels cas de Covid-19 et les isoler, il faut donc déceler d'autres signes, comme la fièvre ou les courbatures.

Pour l'heure, le gouvernement népalais nie avoir eu connaissance de ces contaminations. Interrogé par la BBC, Prem Subedi, le sous-secrétaire du ministère de la Culture, du Tourisme et de l'Aviation civile assure qu'«aucun des cas de Covid au camp de base de l'Everest n'a été signalé à ce jour au ministère».

Un manque de moyens pour contenir l'épidémie

Pourtant, les responsables du camp assurent avoir demandé la permission d'installer un centre de dépistage sur le site. Permission qui, selon eux, leur a été refusée. Faute de mieux, ils ont pu compter sur les quelques kits de test apportés sur le camp par certaines expéditions, afin notamment d'isoler les personnes à risque.

Ils déplorent également de ne pas pouvoir obtenir davantage d'informations concernant les alpinistes en provenance de l'Everest testés positifs à Katmandou. Leurs identités ne leur sont pas communiquées, empêchant le traçage des contacts, élément essentiel pour contenir la contamination. Sans compter que le camp de base risque d'être de plus en plus fréquenté. Au 26 avril, le site du ministère népalais du Tourisme faisait état de 394 permis d'escalade délivrés pour la saison. Soit plus de 1.500 personnes, personnel de soutien compris, en partance pour le Toit du monde.

Un risque d'autant plus grand qu'avant d'arriver sur place, de nombreux grimpeurs font d'abord une halte à Katmandou, afin de s'acclimater à l'altitude. Ils pourraient donc transporter le virus avec eux, sachant que la capitale népalaise connaît actuellement une augmentation des contaminations.

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