Le scandale continue. Au lendemain des révélations sur le «Projet Pegasus», une application d'espionnage utilisée par certains gouvernements pour cibler des civils, de nouvelles informations émanant du consortium de journalistes Forbidden Stories indiquent que le téléphone du président Emmanuel Macron, ainsi que celui de 15 ministres, auraient été ciblés par les renseignements marocains.
Ces nouvelles révélations signifient que si le chef d'Etat français a été une potentielle cible, il n'a pas nécessairement été une été victime directe de Pegasus. En effet, sans pouvoir consulter le téléphone en question, impossible de confirmer une infection par le logiciel développé par l'entreprise israélienne NSO Group.
L'Elysée réagit
Si cette information venait à se confirmer, les conséquences diplomatiques pourraient être importantes. Pegasus permet en effet aux utilisateurs de consulter les photos, SMS ou encore les appels des téléphones infectés, ou encore déclencher à distance le dictaphone.
«Si ces faits sont avérés, ils sont très graves», a réagit l'Elysée auprès de la cellule investigation de Radio France. À noter que le Maroc a nié être client de NSO Group, et réfute donc utiliser Pegasus pour espionner ses clients.
Figurent également sur la liste des numéros de téléphone ciblés par le Maroc celui de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe et de 14 membres du gouvernement à l'époque de l'espionnage, parmi lesquels Jean-Yves Le Drian, Christophe Castaner, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire ou François de Rugy.
Interrogé sur Franceinfo, ce dernier a dit vouloir que «le Maroc fournisse des explications à la France, au gouvernement français et à une personnalité comme moi qui étais membre du gouvernement français lorsqu'il y a eu une tentative d'intrusion et de captation des données de mon téléphone portable».
