Le massacre se poursuit. Une mutinerie débutée le 13 novembre dans une prison située à Guayaquil, en Equateur, a fait au moins 68 morts et 25 blessés.
Pour tenter d'arrêter les affrontements, plus de 900 policiers ont été envoyés sur place, et 500 sont rentrés dans la prison. Une «réunion avec le haut commandement des forces armées et de la police» a été organisée par le président libéral-conservateur Guillermo Lasso.
En Equateur, pays d'Amérique du Sud coincé entre le Pérou et la Colombie, les affrontements entre prisonniers se succèdent à un rythme effroyable. Avant le drame de ce samedi, confirmé par la police locale, le pays avait en effet connu d'autres mutineries tout aussi meurtrières.
Fin septembre, cette même prison de Guayaquil avait ainsi été le théâtre d'un des pires massacres entre détenus de l'histoire du continent, dans laquelle 119 détenus avaient perdu la vie. En juillet, le président Guillermo Lasso avait une fois de plus décrété l’état d’urgence dans les prisons, après la mort d’une vingtaine autre de détenus dans un nouvel accès de violences.
Une ultra-violence quotidienne
Il avait alors promis «un processus de restructuration total du système carcéral», remplaçant le directeur de l’administration pénitentiaire par un militaire, en vain visiblement.
Cette nouvelle émeute vient ainsi remettre sur le devant de la scène la crise carcérale qui perdure en Equateur. Elle est la conséquence, selon les experts, des rivalités meurtrières entre gangs de narcotrafiquants liés aux redoutables cartels mexicains de Sinaloa et de Jalisco Nueva Generacion.
Deux des gangs qui soutiennent ces cartels comptent environ 20.000 membres en Equateur, estime la police. Et la violence est devenue quasi-permanente dans les prisons de ce pays de 17,7 millions d’habitants, situé dans une zone concentrant les principaux producteurs mondiaux de cocaïne, exportant vers les Etats-Unis et l’Europe.