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Rwanda : l'ADN des femmes tutsies modifié à cause du Genocide

De nombreuses modifications épigénétiques se sont produites au niveau des gènes impliqués dans les risques de troubles mentaux, tels que la dépression notamment. [Simon Wohlfahrt / AFP]

Le génocide au Rwanda en 1994 a causé des modifications épigénétiques chez les femmes tutsies enceintes à cette époque, ainsi que chez leurs enfants.

Selon une étude publiée par la revue Epigenomics, le traumatisme subit par ces femmes lors du génocide, perpétré par les hutus, a entraîné des nombreuses modifications chimiques de leur ADN.

Cette étude a été menée par une équipe composée d’universitaires de Floride et du Rwanda. Ils ont analysé le génome d’une vingtaine de femmes enceintes et vivant au Rwanda au moment du génocide.

Ensuite, les scientifiques ont comparé les résultats avec les analyses des génomes de seize femmes tutsies enceintes au moment du génocide, mais vivant à l’extérieur du pays au moment des faits. Le génome des enfants de ces 36 femmes a également été étudié.

Le résultat est sans appel. Chez les femmes présentes au Rwanda au moment du génocide, ainsi que pour leurs enfants, de nombreuses modifications épigénétiques se sont produites au niveau des gènes impliqués dans les risques de troubles mentaux, tels que la dépression notamment.

Ces personnes sont donc plus susceptibles d’être affectées par des troubles mentaux par rapport à la population générale.

Des modifications qui viennent alourdir le bilan du génocide rwandais

L’étude précise que les modifications épigénétiques affectent l’expression des gènes sans pour autant modifier la séquence de l’ADN.

De plus, plusieurs autres études scientifiques ont montré que de telles modifications étaient transmissibles sur plusieurs générations et de manière beaucoup plus rapide que des mutations génétiques.

Le journal The Est African a d’ailleurs souligné que «le comportement et l’environnement peuvent provoquer des changements qui affectent le fonctionnement des gènes»

«Le génocide, qui a entraîné la mort d’environ un million de personnes, pour la plupart des Tutsis, a aussi lourdement pesé sur les survivants, qui souffrent aujourd’hui de stress post-traumatique et d’autres troubles de santé mentale», a conclu The East African.

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