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Fin des voitures thermiques en 2030, réforme du marché carbone... L'UE adopte 5 textes clés pour le climat

Les ministres de l Environnement des 27 pays de l Union européenne étaient réunis ce mercredi au Luxembourg. Photo d illustration. [Kenzo TRIBOUILLARD / AFP]

Les ministres de l’Environnement de l’Union européenne, réunis au Luxembourg, ont adopté dans la nuit de mardi à mercredi cinq textes dans le cadre du plan climat de l’UE.

Les Vingt-Sept ont approuvé, dans la nuit de mardi à mercredi, cinq textes clés du plan climat de l'UE, s'accordant notamment sur le montant d'un fonds censé amortir pour les consommateurs l'impact d'un marché carbone élargi aux voitures et aux logements.

Réunis à Luxembourg, les ministres de l'Environnement de l'Union européenne ont arrêté leur position commune sur l'objectif de voitures neuves zéro émission en 2035, la répartition des efforts climatiques entre les États et l'imposition de cibles pour les «puits de carbone» naturels (forêts...), avant des pourparlers avec les eurodéputés pour finaliser ces textes.

Mais la proposition d'un «fonds social climatique», autre volet clé du plan présenté par la Commission européenne en juillet 2021, a fait l'objet, jusque tard dans la nuit, d'âpres négociations, menaçant de bloquer l'accord sur les autres textes du paquet.

un «fonds social» pour les plus vulnérables

Le plan européen prévoit d'obliger les fournisseurs de carburant et fioul domestique à acheter sur un nouveau marché carbone des quotas couvrant leurs émissions de CO2, comme c'est déjà le cas aujourd'hui pour les fournisseurs d'électricité et pour certaines industries.

Inquiète du surcoût pour les petites entreprises et les ménages les plus vulnérables, Bruxelles propose un «fonds social» alimenté par les recettes du nouveau marché carbone «logement et transport routier», afin de compenser l'impact de hausses de prix, via des aides directes «temporaires» et le financement de travaux réduisant leur consommation d'énergie.

D'accord sur le principe, les Vingt-Sept se sont opposés sur l'ampleur du fonds. Bruxelles visait un montant de 72,2 milliards d'euros pour 2025-2032, une somme bien trop élevée pour un groupe d'États dits «frugaux» (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Finlande...).

Le rôle central de la France

Berlin avait proposé de réduire à la portion congrue la part des recettes du nouveau marché carbone allouée au fonds, abaissant celui-ci à 20 milliards d'euros, afin qu'une part plus importante de ces revenus reviennent aux budgets nationaux. L'Allemagne avait finalement relevé mardi sa proposition à 48 milliards.

A l'inverse, de nombreux pays d'Europe de l'Est ou du Sud trouvaient le mécanisme social largement insuffisant.

La France, qui occupe la présidence tournante de l'UE, a rallié la majorité des États à un compromis à hauteur de 59 milliards d'euros pour une période plus restreinte (2027-2032), en redirigeant vers le fonds social 11,5 milliards d'euros tirés des recettes du marché carbone qui étaient initialement destinées au «fonds d'innovation» européen.

Les inquiétudes de la Pologne et la Lettonie

Cette stratégie a permis d'augmenter le niveau du fonds social sans entamer davantage les recettes des émissions carbones revenant aux États, ligne rouge des «frugaux».

Paris a vanté «un compromis assez équilibré», observant également que le Fonds innovation était «plutôt destiné» aux régions riches, qui ne devraient donc pas trop pâtir de le voir amputé.

L'accord n'a pas convaincu la Pologne, qui a dénoncé «des décisions risquant de saper le soutien populaire au plan climat». La Lettonie s'inquiète également d'un «fonds trop petit, incapable de répondre aux défis rencontrés», et espère son relèvement lors des négociations à venir avec le Parlement.

le transport maritime dans le marché carbone

Les États se sont également entendus mercredi pour éliminer progressivement les quotas gratuits d'émissions accordés à certains secteurs industriels, à mesure que montera en puissance aux frontières de l'UE une taxe carbone sur les importations venant de pays tiers, entre 2026 et 2035.

Le Conseil propose un rythme de réduction bien plus graduel que préconisé par Bruxelles et les eurodéputés.

Les quotas gratuits alloués aux compagnies aériennes seraient, eux, éliminés d'ici 2027.

Enfin, les Vingt-Sept ont validé l'inclusion du transport maritime dans le marché carbone, mais avec des accommodements «transitoires» pour la navigation hivernale, les trajets «de service public» et la desserte des petites îles.

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