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Inégalités : 1 % de la population gagne 63 % de la richesse mondiale produite depuis le Covid, selon Oxfam

Oxfam a appelé à l’instauration d’impôts sur les bénéfices exceptionnels réalisés par les entreprises en temps de crise. [Andy Buchanan/AFP]

Un rapport publié ce lundi 16 janvier par Oxfam a révélé que 1 % de la population mondiale a engrangé plus de 24 milliards d’euros depuis l’arrivée du Covid-19, soit 63 % de la richesse produite lors de cette période.

Un constat alarmiste rendu public le jour de l’ouverture du Forum de Davos. Selon un rapport d’Oxfam, 1 % de la population mondiale a engrangé plus de 24 milliards d’euros depuis le début de la pandémie de Covid-19, soit 63 % de la richesse produite lors de cette période.

Pour expliquer cette tendance, les experts cités dans l’étude assurent que les politiques mises en place pour minimiser l’impact économique de la crise liée au coronavirus ont favorisé les plus riches. Ils pointent du doigt les baisses des taux d’intérêt et la création monétaire à répétition. Ces deux mécanismes ont été responsables de la hausse de la valeur des biens et des actions, largement détenus par les plus fortunés.

Le rapport indique que chaque euro produit par les 90 % des plus pauvres de la planète depuis le début de la pandémie a permis de faire gagner près de 1,6 million d’euros à chaque milliardaire.

En 2022, les entreprises énergétiques et alimentaires ont plus que doublé leurs bénéfices malgré la crise économique mondiale. Ces dernières ont reversé près de 238 milliards d’euros à leurs actionnaires l’an dernier alors que 800 millions de personnes souffrent de la faim sur le globe.

«La réalité économique actuelle est un affront aux valeurs humaines fondamentales. L'extrême pauvreté augmente pour la première fois en 25 ans et près d'un milliard de personnes souffrent de la faim, mais pour les milliardaires, chaque jour est une aubaine», analyse Danny Sriskandarajah, le directeur général d'Oxfam Grande-Bretagne, dans le rapport.

Oxfam appelle à taxer les 1 % les plus riches

Pour remédier aux inégalités économiques grandissantes dans le monde, Oxfam propose de taxer plus fortement les personnes les plus fortunées. «Comment pouvons-nous accepter un système où les personnes les plus pauvres dans de nombreux pays paient des taux d'imposition beaucoup plus élevés que les super-riches ? Les gouvernements doivent introduire des impôts plus élevés sur les super-riches maintenant», estime Danny Sriskandarajah.

Dans les faits, l’organisation internationale milite pour la mise en place immédiate d’un impôt sur les revenus pour les 1 % les plus riches du monde. Elle appelle aussi à l’instauration d’impôts sur les bénéfices exceptionnels réalisés par les entreprises en temps de crise. Enfin, Oxfam propose une augmentation permanente de l’imposition des plus fortunés, avec des taux plus forts pour les multimillionnaires et les milliardaires.

La concentration des richesses joue un rôle fondamental sur la baisse de la croissance, la hausse de la corruption dans le domaine médiatique et politique, ainsi que sur l’érosion des démocraties, selon Oxfam.

Elle a également pesé sur l’aggravation de la crise climatique puisque les super-riches en sont les principaux contributeurs. Ces derniers émettent en moyenne un million de fois plus de carbone qu’un citoyen ordinaire. Ils ont également deux fois plus de probabilités que la moyenne d’investir dans les industries polluantes.

taxer de 5 % les plus riches peut éradiquer la faim

Pour illustrer l’importance d’une taxation plus élevée des grandes fortunes sur la réduction des inégalités économiques et sociales, Oxfam fournit des chiffres évocateurs. Une taxe inférieure à 5 % des revenus des 1 % les plus riches du monde rapporterait près de 1,6 milliard d’euros par an. Une somme suffisante pour sortir deux milliards d’êtres humains de la pauvreté et pour éradiquer la fin à travers le monde.

Alors que la réforme des retraites est fortement contestée en France, Oxfam propose en outre une alternative au gouvernement tricolore. Grâce à une taxation d’à peine 2 % de la fortune des milliardaires français, le déficit des retraites annoncé serait entièrement financé.

Le rapport met également en lumière une dérive fiscale permettant aux plus riches d’échapper à un impôt particulier. La moitié des milliardaires du globe vivraient dans des pays n’imposant pas les successions sur l’argent reversé aux enfants.

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