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Iran : le régime annonce de premières arrestations dans l'affaire des étudiantes intoxiquées

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, réclame des «peines sévères» contre les auteurs de ces actes. [KHAMENEI.IR / AFP]

L'Iran a annoncé de premières arrestations dans l'enquête sur la série d'intoxications qui a affecté des milliers d'écolières ces dernières semaines.

Du nouveau dans l'affaire des écolières intoxiquées en Iran. Le vice-ministre de l'Intérieur, Majid Mirahmadi, a annoncé mardi à la télévision d'Etat que «plusieurs personnes» avaient «été arrêtées dans cinq provinces», sur «la base des enquêtes menées par les services de renseignement».

Il n'a pas donné de détails sur leur identité, les circonstances de leur arrestation et leur présumée implication.

Ces arrestations interviennent alors que des parents d'élèves se sont mobilisés pour appeler les autorités à agir, plus de trois mois après les premiers cas d'empoisonnement.

5.000 élèves affectées

La veille, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, était intervenu pour réclamer des «peines sévères» contre les personnes qui seraient reconnues coupables de ces actes, qu'il a qualifiés de «crimes impardonnables».

Au total, «plus de 5.000 élèves ont été affectées» dans «quelque 230 établissements scolaires» situés dans 25 des 31 provinces du pays depuis la fin novembre, a indiqué mardi Mohammad-Hassan Asafari, un membre de la commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les causes de cette vague d'empoisonnements.

A chaque fois, le même phénomène s'est répété : des élèves d'écoles de filles respirent des odeurs «désagréables» ou «inconnues» puis présentent des symptômes comme la nausée, l'essoufflement et le vertige. «Une très mauvaise odeur s'est répandue tout d'un coup, je me suis sentie mal et suis tombée sur le sol», a ainsi raconté une écolière.

«Aucune substance dangereuse» décelée

Certaines de ces élèves sont brièvement hospitalisées mais aucune n'a jusqu'à présent été gravement affectée. «Aucune substance dangereuse n'a été décelée chez celles qui ont été examinées dans les centres médicaux», selon le ministère de l'Intérieur.

Le parlementaire Mohammad-Hassan Asafari a précisé que les «tests menés pour identifier» ces substances n'avaient pas permis de les déterminer avec certitude.

Dimanche, le vice-ministre de l'Intérieur Majid Mirahmadi avait accusé les «auteurs de l'empoisonnement des filles» de vouloir «fermer les écoles», mais aussi de «faire porter le blâme sur le système» afin de «raviver la flamme éteinte des émeutes».

des motivations politiques ?

Le vice-ministre faisait ainsi allusion au mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile.

Pour sa part, le président Ebrahim Raïssi a appelé les services de l'Etat à «faire échouer le complot de l'ennemi», qui «veut semer la peur, l'insécurité et le désespoir».

Outre-Atlantique, les Etats-Unis ont appelé lundi à «une enquête crédible et indépendante». «Si ces empoisonnements sont liés à la participation à des manifestations, alors cela relève tout à fait du mandat de la mission indépendante d'établissement des faits des Nations unies», créée en novembre pour enquêter sur les violations des droits humains en Iran, a lancé la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.

La semaine dernière, le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies a également demandé «une enquête transparente» et des conclusions publiques.

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