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Russie : tout savoir sur Vladimir Kara-Mourza, l’opposant condamné à 25 ans de prison

Vladimir Kara-Mourza s'est dit «fier» de son engagement politique. [REUTERS / Joshua Roberts / File Photo]

Ce lundi 17 avril, un tribunal russe a condamné à 25 ans de prison l’opposant Vladimir Kara-Mourza, accusé notamment de haute trahison pour avoir divulgué de «fausses informations» sur l’armée russe.

Le verdict est tombé. Vladimir Kara-Mourza, l’un des derniers opposants au Kremlin à ne pas être derrière les barreaux ou exilé, a été condamné ce lundi 17 avril à 25 ans de prison. Il est accusé de haute trahison dans une affaire de diffusion de «fausses informations» sur l’armée russe notamment.

Cet opposant de longue date au président russe Vladimir Poutine était visé par trois graves accusations : «haute trahison», diffusion de «fausses informations» sur l'armée russe et travail illégal pour une organisation «indésirable». Durant le procès à huis clos, c’est bel et bien la peine cumulée la plus lourde qui lui a été infligée.

Lors de ses dernières déclarations le 10 avril, Vladimir Kara-Mourza s'était dit «fier» de son engagement politique. «Non seulement je ne me repens pas de tout cela, mais j'en suis fier», avait-il lancé selon des propos publiés par le journaliste Alexeï Venediktov.

«Je sais aussi qu'un jour viendra où les ténèbres qui recouvrent notre pays se dissiperont (...) quand ceux qui ont instigué et déclenché cette guerre (en Ukraine) seront qualifiés de criminels, et non ceux qui ont essayé de l'arrêter», avait ajouté l'opposant.

«l’agent de l’étranger»

Vice-président de «Open Russia», une ONG fondée par l’homme d’affaires et ancien prisonnier Mikhail Khodorkovski, Vladimir Kara-Mourza prône une société civile de la démocratie en Russie.

Il avait aussi été élu au Conseil de coordination de l’opposition russe en 2012. Néanmoins, l’année suivante les tribunaux russes avaient refusé sa candidature, à cause de sa double-nationalité russo-britannique. Quelques années plus tard, il est devenu chef de file du Parti de la liberté du peuple.

C’est à cette époque-là que l’opposant aurait été empoisonné à deux reprises, entre 2015 et 2017. En détention provisoire depuis avril 2022, il a également manqué de mourir plusieurs fois, à la suite de tentatives d’assassinat qu’il a attribuées au pouvoir russe. Selon son avocat Vadim Prokhorov, l'opposant souffre aujourd’hui de polyneuropathie et de pathologie neuromusculaire, conséquence des deux empoisonnements.

Selon l'agence de presse russe TASS, Vladimir Kara-Mourza, qui a été déclaré «agent de l'étranger» par les autorités, a notamment plaidé aux Etats-Unis, en Europe et au Canada pour l'adoption de sanctions contre les responsables russes se rendant coupables de graves violations des droits humains, à l'instar de la «loi Magnitski» votée en 2012.

Ces dernières années, la quasi-totalité des opposants russes ont été condamnés à de lourdes peines de prison ou ont dû fuir le pays. Le plus connu, le militant anti-corruption Alexeï Navalny, purge une peine de neuf ans de privation de liberté pour fraude, une affaire largement vue comme étant politique. Il avait été arrêté en 2021 à son retour en Russie, après s'être remis d'un empoisonnement dont il a accusé le Kremlin.

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