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Brésil : le gouvernement présente un plan pour lutter contre la déforestation de l’Amazonie

Le président brésilien Lula et la ministre de l'Environnement Marina Silva ont présenté leur plan à l'occasion de la Journée mondiale de l'Environnement Le président brésilien Lula et la ministre de l'Environnement Marina Silva ont présenté leur plan à l'occasion de la Journée mondiale de l'Environnement. [EVARISTO SA / AFP]

A son arrivée au pouvoir en janvier, le président brésilien Lula avait promis de faire de la lutte contre la déforestation une priorité de son gouvernement. Ce lundi 5 juin, il a présenté une centaine de mesures pour sauver l’Amazonie.

Objectif zéro déforestation en Amazonie d’ici à 2030. Le président brésilien Lula et sa ministre de l’Environnement Marina Silva ont présenté ce lundi un plan, composé de 150 objectifs, pour lutter contre la déforestation illégale. Une date qui n’a pas été choisie au hasard, puisque le 5 juin marquait la Journée mondiale de l’environnement. 

Le document présenté par le gouvernement a en réalité été soumis à une consultation publique qui a reçu plus de 500 contributions de la société civile et du secteur privé. Il prévoit notamment de mettre «sous embargo», c’est-à-dire de saisir immédiatement, 50% des zones exploitées illégalement à l'intérieur d'espaces protégés. Le gouvernement souhaite également créer trois millions d’hectares d’unités de conservation d’ici à 2027. 

Lula a également annoncé le recrutement de 1.600 fonctionnaires analystes environnementaux pour travailler à la lutte contre la déforestation, et l’augmentation du nombre de bases stratégiques, de postes de police, d’avions et la mobilisation accrue des forces armées pour lutter contre la déforestation illégale. L’objectif est d’augmenter significativement le nombre d’avis d’infractions environnementales, trop peu nombreux selon le gouvernement, en raison du manque de personnels pour contrôler la déforestation. 

Ce nouveau plan prévoit également des incitations financières pour l’agriculture durable et familiale, afin de limiter l’agriculture intensive, responsable en grande partie de la déforestation de l’Amazonie. Un dialogue est donc prévu avec le ministère de l’Agriculture à cet effet. 

Rattraper le mandat de Bolsonaro

«Je connais l'ampleur du défi de ramener la déforestation à zéro d'ici à 2030. Mais c'est un défi que nous sommes déterminés à relever, avec les mesures que nous avons annoncées aujourd'hui et avec d'autres qui seront adoptées désormais», a déclaré Lula sur Twitter. 

«Le Brésil a repris son rôle de leader dans la lutte contre le changement climatique, après quatre années au cours desquelles l'environnement a été traité comme un obstacle au profit immédiat d'une minorité privilégiée», a-t-il ajouté, critiquant l’action (ou plutôt l’absence d’action) de son prédécesseur d’extrême droite, Jair Bolsonaro, qui a favorisé l’agrobusiness délétère pour l’environnement pendant son mandat. Pendant ses quatre ans au pouvoir, la déforestation a augmenté de 75% en moyenne par rapport à la décennie précédente. 

Des oppositions au congrès

Le plan présenté ce lundi reprend en réalité un ensemble de politiques déjà créé par Lula en 2004, lors de son premier mandat présidentiel, qui avait été suspendu par Jair Bolsonaro. Si le leader de la gauche compte remettre la lutte contre la déforestation et la politique environnementale au cœur de son action, il se confronte toutefois à des oppositions fortes au Congrès brésilien, qui ne lui est pas acquis. 

La semaine dernière, les députés ont retiré des compétences au ministère de l’Environnement de Marina Silva, notamment en matière de cadastre des terres rurales - levier essentiel pour surveiller et combattre la déforestation illégale - et de gestion des ressources en eau.

«Lorsque j'ai accepté le défi d'être pour la troisième fois ministre de l'environnement du président Lula, je savais que ce ne serait pas facile», a déclaré Marina Silva à la presse après ce revers politique, selon le média brésilien Globo, assurant toutefois avoir conservé la confiance du président pour mener à bien la politique environnementale du pays. 

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