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Otan : qui est Jens Stoltenberg, reconduit à la tête de l’organisation pour un an ?

«Je suis honoré de la décision des alliés de l'Otan d'étendre mon mandat de secrétaire général jusqu'en octobre 2024», a tweeté le Norvégien de 64 ans. [REUTERS/Yves Herman/File Photo]

Jens Stoltenberg, à la tête de l’Otan depuis 2014, a annoncé ce mardi 4 juillet qu’il avait été reconduit à son poste de secrétaire général pour une année de plus. Une prolongation attendue depuis plusieurs semaines.

Un combat gagné d’avance. Alors que depuis plusieurs semaines, malgré les débats entre les 31 Etats de l’alliance militaire, aucun consensus n’a pu émerger quant à un possible successeur, Jens Stoltenberg va rester à la tête de l’Otan pour une année de plus, a-t-il annoncé ce mardi.

«Je suis honoré de la décision des alliés de l'Otan d'étendre mon mandat de secrétaire général jusqu'en octobre 2024», a tweeté le Norvégien de 64 ans, qui est arrivé à la tête de l’Otan en 2014.

Cette prolongation lui permettra d'assister en juillet 2024 au sommet du 75e anniversaire de l'Otan, à Washington aux Etats-Unis. Il aura alors passé une décennie à la tête de l'organisation.

Un destin tout tracé

Fils d’un ministre de la Défense puis des Affaires étrangères et d’une vice-ministre, Jens Stoltenberg a baigné dans la politique toute sa vie. Dans les années 1970, le jeune Norvégien était bien loin de l’apparence stricte qui lui est aujourd’hui accordée, cheveux longs et lançant des pierres sur l'ambassade des Etats-Unis à Oslo pour protester contre la guerre du Vietnam.

Néanmoins, s'il ne souhaitait pas «devenir un homme politique», comme un destin déjà tracé, il est finalement entré au Parlement en 1991 et a connu une ascension rapide. Ministre de l'Energie puis des Finances, avant d'être nommé en 2000 le plus jeune Premier ministre du pays, au lendemain de son 41e anniversaire, comme dirigeant du parti travailliste de centre-gauche.

Si l'ex-Premier ministre norvégien n'avait jamais manifesté de penchant particulier non plus pour les questions de défense durant sa carrière politique, il a néanmoins obtenu le soutien de personnes éminemment importantes. C’est ainsi qu’il s'est retrouvé propulsé à la tête de l’Otan, soutenu par la chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Barack Obama

Le flegmatique face à Poutine et Trump

Jens Stoltenberg a ainsi pris ses fonctions quelques mois seulement après l’annexion de la Crimée par Moscou. Et, aujourd’hui confronté au plus grand conflit sur le continent européen depuis la Seconde guerre mondiale, il a pu redonner une raison d’être à l’Otan depuis la fin de la guerre froide.  

Moscou a «réveillé» l'Alliance «avec le pire des électrochocs», a constaté le président français Emmanuel Macron, qui raillait en 2019 sa «mort cérébrale». Et pour cause, alors que l'Otan suit une ligne prudente entre soutien inébranlable à Kiev et volonté d'éviter toute escalade avec la Russie, Jens Stoltenberg est loué pour son sang-froid. «Grâce à sa main ferme et constante, notre alliance est plus forte et unifiée que jamais», a récemment déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Mais avant le Kremlin, Jens Stoltenberg a dû faire face à l’ex-président américain Donald Trump, entré au pouvoir en 2017. Déployant ses talents de diplomate, le secrétaire général de l’Otan a pu le convaincre de ne pas quitter l'Otan et a su gérer le retrait chaotique des troupes alliées en Afghanistan.

Toutefois, tourné vers le futur, Jens Stoltenberg a encore beaucoup à faire jusqu’à la fin de son mandat : «la tâche principale, la plus importante, c'est veiller à ce que nous restions unis, conserver l'unité de la famille», a-t-il plaidé, avant d’ajouter que «bien sûr, ce n'est pas toujours facile...».

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