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Journées du Patrimoine : les 7 visites incontournables à faire en Ile-de-France

La Closerie Falbala, conçue et réalisée par le génie de l'art brut Jean Dubuffet et recouvre au total plus de 1600 m2, est l'un des spots les plus tentants de ces Journées du Patrimoine.[© Fondation Dubuffet Paris]

C’est un week-end clé, chaque année. Celui où les bâtiments publics d’exception ouvrent leurs portes et dévoilent leurs secrets aux Français. Les Journées du patrimoine, ­depuis leur création, connaissent un franc succès. Cette année, près de 7 000 monuments sont accessibles au public et l'Ile-de-France s'enorgueillit d'une programmation particulièrement riche.

Le plus moderne : Maison La Roche

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[© O. Martin-Gambier / FLC ADAGP 2016]

Dès 1949, auréolé de la gloire d’une carrière remarquée, Charles-Edouard Jeanneret, alias Le Corbusier (1887-1965), a commencé à réfléchir à sa postérité. Il convainc Raoul La Roche, un ami collectionneur pour lequel il a construit une maison dans les années 1920, dans le 16e arrondissement de Paris, et dont il sait qu’il n’aura pas d’héritier, de faire donation du bâtiment pour y accueillir une fondation. C’est cette structure qui veille désormais scrupuleusement sur l’héritage de Le Corbusier, et qui facilite le travail des chercheurs en architecture, au travers d’expositions et de rencontres pour faire rayonner son nom dans le monde entier.

Classée au titre des monuments historiques depuis vingt ans, la maison La Roche a été ajoutée en juillet à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, aux côtés de seize autres sites signés du génie suisse, naturalisé français en 1930. Avec ses lignes modernistes, sa bibliothèque, sa galerie, sa ­chambre austère, sa salle à manger et son toit-jardin, la demeure a été entièrement rénovée depuis 2009.

Maison La Roche Fondation Le Corbusier, 10, square du Docteur-Blanche (16e).

Le plus dansant : L’Ecole de danse de l’Opéra de Paris

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[© A. Poupeney]

Promulgué en 1713 par Louis XIV, le décret qui initie le «conservatoire de danse» est devenu avec le temps une structure alimentant la réputation internationale de l’Opéra national de Paris. En formant dès le plus jeune âge des interprètes, l’école les éduque dans la culture classique et leur sculpte un corps athlétique. Depuis 1987, c’est à Nanterre qu’est installé l’établissement, abrité dans un bâtiment dessiné par l’architecte multirécompensé Christian de Portzamparc. L’édifice se scinde en trois espaces : le premier destiné à l’enseignement scolaire ; le second, aux cours de danse ; le troisième accueille l’internat. Pour la première fois, ce lieu, où les élèves entrent dès le CE2 et peuvent ressortir après un bac littéraire avant d’intégrer le corps de ballet au Palais Garnier, est ouvert au public. Les visites guidées auront lieu ce samedi, de 10h à 18h, sur inscription.

Ecole de danse de l’Opéra de Paris, 20, allée de la Danse, Nanterre (92).

Le plus imposant : les Espaces d’Abraxas

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[© HDC Ville de Noisy-le-Grand]

C’est sur grand écran que plus de 2,5 millions de Français les ont découverts, l’hiver dernier. En ayant servi de décor au tournage de l’ultime film de la saga "Hunger Games", portée par la grâce de l’actrice Jennifer Lawrence, les espaces d’Abraxas ont bénéficié d’une visibilité inédite. Un palacio, un théâtre et un arc, conçus par l’architecte catalan Ricardo Bofill, figure du postmodernisme, paraissent ici sortis de terre avec autorité, quelque part entre amphithéâtre à l’antique et esthétique de campus universitaire prestigieux. Abritant six cents logements, pensé pour le projet de ville nouvelle de Marne-la-Vallée en 1983, ce monument néoclassique éblouit. Ce week-end, des visites guidées sont au programme pour la première fois, ainsi qu’un spectacle son et lumière, à contempler demain, à partir de 21h30.

Espaces d’Abraxas, place des Fédérés, Noisy-le-Grand (93).

Le plus arty : la Closerie Falbala

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[© Fondation Dubuffet Paris]

A la fin des années 1960, lorsqu’il cherche un endroit pour abriter son «cabinet logologique», une sorte de boudoir propice à la réflexion, Jean Dubuffet (1901-1985) fait construire la villa Falbala. Cet édifice est conçu sans fenêtre, loin de la capitale, dans le Val-de-Marne. Quelques années plus tard, il l’habille d’un jardin de murs en béton et résine, à la blancheur striée de motifs hachurés, qu’il baptise «hourloupe». Restaurée en 2003, la closerie Falbala fait partie des œuvres majeures de ce génie de l’art brut. Avec ce décor poétique, recouvrant 1 610 m2 sur huit mètres de hauteur, ce bâtiment a été classé au titre des monuments historiques en 1998.

La closerie Falbala, ruelle aux Chevaux, Périgny (94).

Le plus aristo : l’Hôtel de Sully

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[© JL Zimmermann]

Les appartements de la ­duchesse ouvrent leurs portes ce week-end. En plein Marais, cet hôtel particulier de style Louis XIII, classé au titre des monuments historiques en 1953, est une perle qu’il faut ajouter à sa liste. Acheté par le duc de Sully en 1634, il est devenu la propriété de son petit-fils. C’est ce dernier qui a fait installer, au rez-de-chaussée, un appartement pour le duc, tandis que son épouse, Charlotte Séguier, s’installait au premier étage. Cédé à l’Etat en 1944, il a subi une longue restauration. Le remeublement s’est fait sous la houlette du décorateur Jacques Garcia. Actuellement, l’hôtel est le siège du Centre des monuments nationaux et n’est pas ouvert le reste de l’année. On peut toutefois utiliser un passage, qui traverse l’hôtel, pour rejoindre la place des Vosges.

Hôtel de Sully, 62, rue Saint-Antoine (4e).

Le plus prestigieux : le Palais de la Légion d’Honneur

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[© G. Targat]

Pénétrer le sanctuaire des Ordres nationaux : C’est ce que proposent les Journées du patrimoine, le temps du week-end. La grande chancellerie a décidé d’ouvrir les portes des lieux ­stratégiques de la Légion d’honneur : la salle du conseil de l’Ordre dans laquelle se prennent les décisions d’attribution de la décoration, et le bureau du grand chancelier. Il sera aussi ­possible de se rendre dans les salons de réception du palais, où se déroulent les cérémonies de remise de décorations par le grand chancelier. Construit entre 1782 et 1787, l’hôtel de Salm a été acheté en 1804, au nom de la Légion d’honneur, par le premier grand chancelier, le comte de Lacépède, afin d’y installer l’administration de l’Ordre nouvellement créée par le Premier consul, Napoléon Bonaparte. Une nouvelle phase de restauration vient de s’achever : le musée dispose de nouvelles œuvres et d’écrans interactifs.

Palais et musée de la Légion d’honneur, 64, rue de Lille (7e).

Le plus énigmatique : l’enquête du M de la RATP

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[© JF Mauboussin / RATP]

Un vent de panique souffle sur la RATP depuis quelques jours. Le plus grand collectionneur d’objets et de matériel appartenant à la compagnie, sir Romuald Albert Thomson de ­Pinailleur, a tout simplement disparu. Son fidèle majordome Alfred a besoin d’aide dans le hangar gigantesque de Villeneuve-Saint-Georges (94). A l’issue d’une enquête qui fera découvrir des bus et des rames de métro de toutes les époques, les détectives en herbe se retrouveront dans le bureau du disparu. Et pour en sortir, ils devront résoudre l’énigme finale. Pour sa nouvelle ­participation aux Journées du patrimoine, la RATP a choisi le modèle de l’escape game. Une balade «Paris by night» en bus ancien, des places pour un escape game TeamBreak, ou encore des visites guidées avec Paris ZigZag sont à gagner. Les inscriptions se font sur ratp.fr/enqueteduM. En marge de cet événement, douze animations sont au programme, à Paris et en Ile-de-France, comme la visite du chantier du prolongement de la ligne 14.

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