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Affaire Fillon : une semaine sous tension

En coulisses, l’hypothèse d’un remplacement de François Fillon est maintenant clairement posée. [© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Alors que des élus Les Républicains préparent une sortie de crise, François Fillon n’a pas l’intention de céder. De quoi raviver les luttes fratricides.

La semaine de tous les défis. Les doutes s’amplifient à droite et l’étau se resserre autour de François Fillon, depuis l’annonce de sa probable mise en examen. Alors que le parti manoeuvre en coulisses en vue d’une alternative, le candidat, lui, refuse de baisser les bras.

Voulant démontrer sa légitimité, il a mobilisé ses militants, dimanche, à l’occasion d’un meeting au Trocadéro, à Paris. Inébranlable, le Sarthois entend bien sauver sa candidature, à moins de deux mois du premier tour de la présidentielle.

Un bras de fer

Face aux critiques, François Fillon a utilisé sa dernière cartouche. Des milliers de soutiens se sont ainsi rassemblés pour l’écouter, dimanche, sous la pluie. Face à eux, le candidat est apparu combatif, tout en adoptant un discours moins virulent que les précédents, sous la forme d’un mea culpa.

Reconnaissant «sa part de responsabilité», il a aussi parlé de «faute». Autre nouveauté : il a changé de registre sur la justice, en laquelle il «ne désespère pas». Au côté de quelques élus et de sa femme Penelope, qui s’était exprimée plus tôt pour la première fois dans Le JDD, François Fillon a préféré réserver ses attaques contre son camp. «Mon examen de conscience, je l’ai fait […]. Il vous revient maintenant de faire le vôtre», a-t-il ainsi chargé.

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Une manière de répondre aux quelque trois cents élus qui lui ont retiré leur soutien. Car, avec sa possible mise en examen dans l’affaire d’emplois fictifs présumés, la droite ne semble plus disposée à le soutenir coûte que coûte. Si bien que des cadres du parti préparent déjà une alternative.

La question sera d’ailleurs évoquée, ce lundi, au comité des Républicains, rassemblant tous les candidats à la primaire et les principaux ténors. Preuve que les élus s’activent en coulisses pour trouver une solution, la réunion a été avancée d’un jour. Autre signe, les rivaux historiques Alain Juppé et Nicolas Sarkozy ont renoué le dialogue par téléphone samedi, afin d’imaginer une sortie de crise.

Une élection très incertaine

En coulisses, l’hypothèse d’un remplacement de François Fillon est maintenant clairement posée. Reste toutefois à trouver un plan B. Sur ce point, Alain Juppé, deuxième de la primaire de novembre (33 % des votes), semble faire figure de favori. Depuis la fin de la semaine dernière d’ailleurs, des élus LR appellent à le parrainer, pour faire pression.

Mais une mise de côté de François Fillon pourrait bien raviver les luttes fratricides qui ont fracturé la droite par le passé. «Le plan B entraînera des déchirements», a ainsi prévenu dimanche le filloniste Bruno Retailleau.

La droite pourrait, par défaut, trancher en fonction de ses chances de gagner le scrutin. Alain Juppé semblerait alors être le mieux placé (24,5 %), arrivant derrière Marine Le Pen (27 %) au premier tour, mais devant Emmanuel Macron (20 %), selon un sondage TNS Sofres paru dimanche, contre 17 % pour François Fillon.

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