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Médecins et défenseurs de l'environnement veulent interdire les cigarettes électroniques jetables ou «puffs»

Vendues en grandes surfaces, les puffs sont facilement accessibles, même pour les plus jeunes. [JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

Une tribune publiée dimanche 30 avril dénonce les risques sanitaires et environnementaux liés à l'utilisation grandissante des «puffs», ces cigarettes électroniques à usage unique.

Théoriquement interdite aux mineurs, la vente de cigarettes électronique jetables, appelées «puffs», rencontre pourtant un franc succès chez les plus jeunes. Dans une tribune publiée ce dimanche 30 avril, un collectif composé d'une vingtaine de médecins et défenseurs de l'environnement s'en inquiète et réclame l'interdiction de ce produit.

Les signataires de ce texte paru dans Le Monde estiment que la puff constitue à la fois un danger pour la santé des jeunes Français et une menace majeure pour la biodiversité. Ils appellent donc à suivre l'exemple de l'Allemagne, la Belgique et l'Irlande, qui ont d'ores et déjà interdit les vapoteuses jetables, et apportent leur soutien à la proposition de loi déposée en ce sens à l'Assemblée nationale en novembre 2022. Pour l'heure, le texte a été signé par une trentaine de députés.

Couleurs vives et arômes régressifs

Le sujet est particulièrement d'actualité car, selon diverses études, la puff fait l'objet d'un véritable engouement en France. D'une valeur d'environ 9 euros, elle est abordable et facilement accessible, puisque vendue aussi bien en grandes surfaces que chez les buralistes.

Les signataires de la tribune reprochent aux fabricants leurs stratégies marketing clairement à destination des jeunes. Avec leurs couleurs vives et leurs arômes régressifs : cerise, cola, barbe à papa ou encore choco-noisette, ces cigarettes électroniques jetables ne semblent pas faire des adultes leur première cible.

D'après un sondage de l'ACT-Alliance contre le tabac, plus de 13% des adolescents français disaient d'ailleurs avoir déjà essayé la puff en 2022. Ce, malgré l'interdiction de vente aux mineurs. En parallèle, les chiffres publiés par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) montrent que l'utilisation de la cigarette électronique par les adolescents a triplé entre 2017 et 2022. Sachant que la puff est arrivée sur le marché français en 2021.

Un «piège» pour les plus jeunes

Dans un communiqué publié en février 2023, l'Académie nationale de médecine a qualifié ce dispositif jetable de «piège particulièrement sournois pour les enfants et les adolescents». Le taux de nicotine de la puff, pouvant aller jusqu'à 20 milligrammes/millilitre, est, selon les signataires de cette tribune, «suffisamment élevé pour créer une forte dépendance». Elle constitue «une porte d'entrée vers le tabagisme» et les sels de nicotine qu'elle contient augmente le risque d'inflammation des voies respiratoires.

L'aspect sanitaire n'est pas le seul grief retenu contre la puff puisque cette dernière est aussi perçue comme un danger pour l'environnement. Constituée de plastique, cette cigarette électronique à usage unique présente notamment des traces de métaux lourds et dispose d'une batterie non amovible contenant du lithium.

Autant de «déchets complexes, mal collectés» et «non recyclés», qui viennent polluer les sols, les nappes phréatiques ainsi que les océans. Soulignant le caractère non-rechargeable de cette cigarette électronique, le collectif signataire du texte la juge tout simplement incompatible avec la législation française puisque contraire à la loi Antigaspillage adoptée en février 2020.

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