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Virus de la langue bleue : quelle est cette maladie mortelle qui se propage entre les animaux d'élevage ?

Il faudrait attendre le mois de mai prochain environ, pour espérer la conception d’un vaccin, selon les chercheurs. [REUTERS/Pascal Rossignol]

Plusieurs troupeaux ovins et bovins aux Pays-Bas sont actuellement touchés par la fièvre catarrhale ovine (FCO), appelée la maladie de la langue bleue. Si elle n’est pas dangereuse pour l’homme, sa propagation dans toute l’Europe inquiète.

Inoffensive pour l'homme, potentiellement mortelle pour le bétail. Deux semaines après sa première détection aux Pays-Bas, le virus de la langue bleue a été confirmé cette semaine dans 18 troupeaux d’ovins et 55 troupeaux de bovins. La Belgique, la Suisse mais aussi la France sont concernés par une recrudescence ces derniers mois.

En effet, le virus est apparu pour la première fois en Suisse en 2007. En 2011, on comptait plusieurs dizaines de milliers de cas dans toute l’Europe. Grâce à un vaccin, la Suisse avait pu éradiquer ce problème, du moins temporairement. Depuis 2017, de nouveaux cas sont apparus, sous de nouveaux agents plus contagieux comme le BTV-3.

«L’Organisation mondiale de la santé animale signale actuellement deux foyers infectieux "actifs" de BTV en France, l’un de la souche BTV-4 et l’autre de BTV-8», a indiqué un document du ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales britanniques en date du 29 septembre. On estime à environ une dizaine de foyers infectés dans le Tarn et l'Aveyron depuis août dernier. 

Aucun vaccin pour cet agent

Pour rappel, la FCO est une maladie virale à ARN qui touche les ruminants, ovins et bovins. Elle se transmet par des moucherons piqueurs (Culicoïdes). Concernant les symptômes, chez les animaux ces derniers comprennent l’hyperthermie, des difficultés de locomotion, des ulcérations buccales provoquant une langue bleue et de l’hypersalivation.

Si elle n’est pas dangereuse pour l’homme, les animaux peuvent en mourir. La sévérité de la maladie dépend néanmoins en fonction de l’espèce de l’animal infecté. Ainsi, ce sont les ovins qui sont susceptibles d’en souffrir le plus : perte de pois rapide, chute de la production de laine et mortalité.

Chez les ovins très sensibles, la morbidité peut atteindre 100%. La mortalité varie entre 2 et 30% en moyenne mais peut aller jusqu’à 70% selon l'Organisation mondiale de la santé animale. A noter qu’il n’existe pour le moment aucun vaccin pour s’en débarrasser.

Autre fait inquiétant, la maladie se transmet rapidement certes, mais l’agent pathogène qui touche actuellement les Pays-Bas est d’autant plus virulent qu’il peut avoir des conséquences sur les femelles enceintes. Selon le stade de gestation, des avortements et des naissances de veaux et d’agneaux «stupides» (malformation cérébrale) ont été recensés ces dernières années, toujours selon la même source.

Le réchauffement climatique en cause ?

Le Royaume-Uni a également spécifié dans son communiqué du mois septembre que les autorités s’inquiétaient du fait que les moucherons infectés puissent traverser la mer du Nord. Elles surveillent notamment les vents, tout en modélisant les panaches potentiels de moucherons.

Et avec les températures anormalement douces, dues au réchauffement climatique qui se fait de plus en plus ressentir depuis quelques années, la recrudescence de ce virus pourrait être justifiée.

Néanmoins, les insectes qui en sont vecteurs, ne peuvent mourir que si les températures descendent en dessous de 0°C. Mais l’hiver pourrait ne pas suffire - dans le cas où il ferait réellement froid - si les moucherons ont l’occasion de rester dans des endroits chauds, à proximité des animaux.

A noter que d’après Melle Holwerda, virologue qui dirige le laboratoire national de référence pour les virus à Wageningen Bioveterinary Research (WBVR) aux Pays-Bas, il faudra attendre le mois de mai prochain environ, pour espérer la conception d’un vaccin.

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