Ce vendredi, le gouvernement a annoncé la mise en place, en 2024, d’un QR code sur certaines boîtes de médicaments vendues en pharmacie. Cette «dématérialisation» fait partie de la stratégie de «planification écologique» du système de santé français avec pour but de retirer les notices en papier.
Après le ticket de caisse, le gouvernement s’attaque aux notices papier des médicaments. En 2024, en vue d’une éventuelle suppression du papier à l’avenir, une expérience va être lancée avec «l’ajout d’un QR code» sur certaines boîtes vendues en pharmacie, annoncent ce vendredi les ministères concernés.
Cette «dématérialisation» des notices s’intègre à la stratégie de «planification écologique» du système de santé pilotée notamment par les ministres Agnès Firmin Le Bodo (Organisation territoriale et professions de santé), Roland Lescure (Industrie) et Stanislas Guérini (Fonction publique). L'expérimentation sera pilotée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Direction générale de la santé.
Une «information renforcée»
Concrètement, comment se déroulera l’expérimentation d’un an ? Celle-ci débutera au «premier trimestre 2024» et sera réalisée simultanément à l’hôpital ainsi que dans les pharmacies de ville. En revanche, l’expérience ne sera pas menée de la même manière entre les deux espaces. Pour l’hôpital, les notices papier seront «immédiatement» supprimées. Cela s’explique par le fait «qu’elles ne sont pas du tout utilisées dans les pharmacies à usage intérieur», précise les ministères concernés par cette initiative.
Tandis que pour les officines de ville, cette notice sera, au contraire, conservée. Cependant, un QR code sera intégré sur la boîte. Celui-ci redirigera le patient vers une «information renforcée», disponible en ligne avec différents formats, comme des «vidéos, des fiches plus lisibles et interactives».
Molécules «grand public»
Plusieurs médicaments sont concernés par cette expérimentation. Dans la liste, on y retrouve des molécules «grand public de type paracétamol ou ibuprofène» ainsi que des «médicaments sur prescription» plutôt répandus comme les antibiotiques. De plus, des médicaments contre des maladies chroniques, comme le cancer par exemple, figurent parmi les produits concernés.
A travers cette expérimentation, le gouvernement cherche à «évaluer l’appropriation du QR code par les patients». Par la suite, les résultats permettront de savoir si ce test peut «évoluer vers la suppression de la notice papier». Mais le gouvernement réfléchit à plusieurs solutions, notamment pour intégrer les personnes «en difficultés d’accès à l’information numérique». Pour cela, les pharmaciens pourraient éventuellement avoir à disposition des notices papier à destination de ces personnes.
Calculer l'empreinte carbone
Cette expérimentation s’intègre aussi dans une stratégie environnementale. «Courant 2024», les ministres annoncent un travail sur une nouvelle «méthodologie pour calculer l’empreinte carbone des produits de santé, et en particulier des médicaments». Celle-ci a pour objectif de «renforcer la prise en compte de l’empreinte environnementale dans la commande publique» et «potentiellement à terme dans les mécanismes de régulation économique» des produits de santé. Ces derniers représentent 54% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur de la santé, qui émet lui-même 8% des GES nationaux.