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Automobile : comment une station hydrogène fonctionne-t-elle ?

La plus grande station hydrogène d'Europe a été inaugurée à Paris cette semaine. Un lieu qui démontre aussi la viabilité d'une alternative au 100% électrique, avec une recharge qui dure seulement le temps d'un plein d'essence. CNEWS a pu la tester.

Plus de 300 taxis à hydrogène, utilisant le modèle Mirai de Toyota, circulent déjà dans la capitale. Et si trois stations légères permettent de les recharger, la plus grosse station d'Europe a quant à elle été inaugurée en grande pompe cette semaine. Située à la porte de Saint-Cloud (Paris, 16e), cette station possède la particularité de pouvoir produire son propre hydrogène. «Une tonne d'hydrogène peut être produite chaque jour pour y réaliser l'équivalent de 300 à 400 pleins», a annoncé Loïc Voisin, président de HysetCo, société spécialiste des solutions hydrogène.

Adieu les litres, bonjour les kilos

Et lorsqu'on passe à la pompe, on se rend compte que les habitudes ne changent pas vraiment. Le véhicule à hydrogène se gare comme une voiture classique à côté du pistolet permettant l'injection de l'hydrogène. La borne d'accueil est sensiblement pareil, toutefois une carte d'abonnement spéciale est nécessaire.

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© Nicolas Cailleaud/CNEWS

Premier détail qui tranche : ici, on ne parle pas de litres mais de kilos. Avec un prix affiché à 18 euros le kilo, des berlines imposantes comme le Mirai de Toyota nécessite jusqu'à 5 kilos d'hydrogène pour faire le plein, soit 90 euros au total. Un chiffre quasi équivalent à un plein d'essence classique pour un véhicule de ce gabarit. Toutefois, la solution promet zéro pollution et est totalement décarbonée.

Dans les faits, les instructions nous invitent à brancher le pistolet dans la bouche du réservoir à hydrogène du véhicule. Une gachette est à presser avec votre main jusqu'à ce qu'un cran de sûreté indique que la gachette puisse être relâchée. A cette étape, l'utilisateur peut donc lâcher complètement le pistolet, contrairement à un pistolet de pompe à essence classique. Lorsque tout est verrouillé, il suffit alors d'appuyer sur le bouton vert de la borne pour lancer le transfert. Curieusement, l'opération est très silencieuse. La borne indique alors le niveau de recharge et il est possible d'arrêter le transfert en appuyant sur le bouton rouge à tout moment. Une fois la recharge en hydrogène réalisée, il suffit de déverrouiller le pistolet puis de le ranger dans son emplacement initial.

Une démonstration avant les JO de 2024

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© Nicolas Cailleaud/CNEWS

La station implantée par HysetCo se veut également une vitrine pour l'hydrogène en plein cœur de Paris. La capitale accueillera les Jeux Olympiques l'an prochain et compte pouvoir proposer plusieurs stations, afin de compléter les autres dispositifs de recharge mis en place pour les voitures 100 % électriques. A la porte de Saint-Cloud, la station sert aussi d'expérience pilote puisqu'elle est la première à disposer d'un électrolyseur, capable de produire son propre hydrogène pour alimenter les pompes.

Un système pour l'heure impressionnant puisqu'il nécessite une emprise territoriale qui ne la rend pas encore aussi compacte qu'une station classique. Reste que d'autres formats de stations existent déjà, sans électrolyseur, installés à Orly, Roissy ainsi qu'à la porte de la Chapelle. «Nous envisageons d'installer plusieurs dizaines de stations hydrogènes d'ici à 2030 dans l'Hexagone», rapporte à CNEWS Loïc Voisin, président de HysetCo.

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