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Néandertal : des gravures datant de plus de 57.000 ans, les plus vieilles de France, identifiées près de Tours

Les auteurs de cette étude attribuent les gravures de la grotte de la Roche-Cotard aux Néandertaliens. [©Twitter/@CNRS_dr17]

Une étude publiée mercredi 21 juin indique que les gravures analysées dans la grotte de la Roche-Cotard, en Indre-et-Loire, sont les plus anciennes de France, voire d'Europe.

Découverte en 1846 sur les bords de Loire, près de Tours (Indre-et-Loire), la grotte de la Roche-Cotard vient seulement de révéler son plus grand secret. Une étude publiée mercredi 21 juin dans la revue américaine PLOS One montre en effet que les gravures pariétales ornant ses murs sont les plus anciennes de France, et peut-être même d'Europe.

Mieux : selon les datations réalisées par les chercheurs, ces oeuvres réalisées majoritairement avec les doigts remontent «vraisemblablement» à 75.000 ans. Soit avant les premières preuves de l'installation de nos ancêtres Homo sapiens en Europe de l'Ouest.

Les auteurs de l'étude estiment que ces découvertes montrent «que les gravures pariétales ne sont pas propres à Homo sapiens» et attribuent celles de la grotte de la Roche-Cotard aux Néandertaliens.

Elles n'ont pas été analysées immédiatement après la découverte de la cavité puisque cette dernière «est restée inaccessible jusqu'en 1912, date à laquelle le propriétaire du terrain sur lequel elle est située en a dégagé l'entrée», colmatée par des limons des milliers d'années auparavant.

Les premières fouilles ont eu lieu dans les années 1970 mais il a fallu attendre 2008 pour qu'un véritable travail de recherche soit mené dans la grotte. Les gravures ont alors été repérées «sur une paroi de tuffeau (de la pierre calcaire tendre, NDLR) d'une douzaine de mètres de longueur».

Des «motifs non figuratifs»

Dans un communiqué conjoint, le CNRS et l'Université de Rennes, qui ont participé à l'étude, précisent qu'elles représentent «des motifs non figuratifs, certains plutôt simples comme des impacts de doigts entourant un grand fossile inclus dans la roche ou formant de longs tracés recouvrant une vaste surface, certains plus élaborés».

Les analyses ont permis de «confirmer le caractère humain» de ces tracés, ce qui exclut toute possibilité qu'ils soient le produit d'un phénomène naturel ou d'une action animale quelconque. Les chercheurs ont aussi montré que ces gravures n'avaient pas pu être réalisées «après l'ouverture de la cavité en 1912».

Les datations «obtenues en 2023» ont prouvé que la grotte de la Roche-Cotard est restée fermée pendant «environ 57.000 ans», scellée par des limons provenant d'inondations successives. Personne n'a donc pu y pénétrer avant 1912 et Néandertal en a été le dernier occupant d'après l'étude, comme le montrent les outils et ossements d'animaux qu'il a laissés derrière lui.

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