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Missak Manouchian au Panthéon : qui est Rino Della Negra, ce résistant et footballeur du Red Star fusillé au Mont-Valérien ?

Le footballeur d'origine italienne a fait partie de la lutte contre l'Occupation. [X @RedStarFC]

La cérémonie d'entrée au Panthéon de Missak Manouchian, ce mercredi 21 février, mettra à l'honneur les résistants exécutés au Mont-Valérien il y a 80 ans, dont le footballeur italien Rino Della Negra.

C'est une figure peu connue du grand public, mais grandement respectée par les supporters du Red Star, club de la région parisienne. À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de ses compagnons, ce mercredi 21 février, les licenciés du Red Star FC rendront hommage à Rino Della Negra, footballeur et membre des 23 martyrs du groupe Manouchian, au Mont-Valérian, lieu de son exécution.

Natif de Vimy dans le Pas-de-Calais en 1923, Rino Della Negra a grandi avec sa famille dans la ville d’Argenteuil (Val-d’Oise), où il dispute ses premières rencontres de football en 1938. Petit à petit, le footballeur d’origine italienne se fait remarquer sur la scène régionale au point de se faire recruter par le Red Star en 1942, club phare lors de l’entre-deux guerres et vainqueur du championnat de France en 1941, sous l’Occupation.

Une entrée dans la résistance au côté de Missak Manouchian

En dehors des terrains de la région parisienne, le jeune Rino Della Negra a travaillé dès l’âge de 14 ans en tant qu’apprenti dans une usine d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). C’est à 19 ans que la vie du jeune footballeur prend un autre tournant avec son entrée dans la Résistance à la suite de son refus de partir en Allemagne pour participer à l’effort de guerre nazi.

En février 1943, le footballeur a décidé de poursuivre son activité sportive, tout en s’engageant avec les Francs-tireurs et partisans d’Argenteuil, ce qui l’a mené, par la suite, à rencontrer Missak Manouchian, un des leaders des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – Main d’œuvre immigrée).

Après quelques mois au sein de la Résistance et plusieurs succès contre les forces de l’Occupation en France, Rino est finalement capturé par des officiers nazis après l’échec d’une attaque, en novembre 1943. Nombreux de ses compagnons, dont Missak Manouchian et d’autres résistants inscrits sur l’Affiche rouge sont ensuite tombés dans les jours suivants son arrestation.

C’est finalement le 21 février 1944 que Rino Della Negra est exécuté, en compagnie des 22 autres membres du groupe Manouchian. Le jour de sa mort, le jeune Italien a écrit une lettre d’adieu à ses proches, tout en ne manquant pas de passer un dernier adieu à son équipe, le Red Star.

Un symbole fort du Red Star à tout jamais

«Petit frère, je veux t'envoyer un dernier mot pour que tu réconfortes de ton mieux maman et papa (...) Embrasse bien fort tous ceux que je connaissais (...) Envoie le bonjour et l'adieu à tout le Red Star (...). Rino», a-t-il écrit quelques heures avant sa mort.

Malgré une courte carrière et une signature au Red Star qui n’aura finalement jamais abouti sur des rencontres officielles disputées avec le club installé à Saint-Ouen, Rino Della Negra a marqué la formation de son empreinte, tant sur le plan sportif qu’humain. «Sa classe était indéniable. Joueur intelligent et d'une finesse digne de Larbi Ben Barek, il était l'espoir audonien», témoignaient ses coéquipiers après la Seconde guerre mondiale.

Au mythique Stade Bauer, enceinte emblématique du club audonien, Rino Della Negra possède une tribune à son nom où se retrouvent les plus fervents supporters du club de Seine-Saint-Denis, qui n’hésitent pas à lui rendre hommage de façon récurrente, afin de rappeler son sacrifice pour la France.

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