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Un rapport pointe des dérives identitaires à l'université

L'Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires publie un «rapport sur les manifestations idéologiques à l'Université et dans la Recherche».

«L’université est aujourd’hui le théâtre d’un affrontement idéologique mené par les tenants de la déconstruction contre l’institution elle-même», écrit en introduction Xavier-Laurent Salvador, maître de conférences à l’université Paris-13 et co-fondateur de l'Observatoire du décolonialisme.

Les membres de ce collectif composé d'universitaires ont comptabilisé toutes les publications dont les mots employés seraient les mêmes que ceux utilisés par les militants «woke» ou «décoloniaux».

La présence d'un vocabulaire militant dénoncée

Selon les auteurs, le vocabulaire militant serait de plus en plus envahissant à la fac. La présence des mots comme «racisme» ou «discrimination» aurait drastiquement augmenté : «En 20 ans, la part représentée par des sujets liés à ces mots-clés a été multipliée par 7».

Le document révèle aussi la forte présence de mots ayant trait au décolonialisme, comme «décolonial» ou «postcolonial». Ce vocabulaire apparaîtrait dans 20% des notes de blogs ou événements scientifiques et dans 50% des publications d'articles ou de livres.

Parmi les sujets de thèses relevés par l'Observatoire du décolonialisme, «(Dé)Construire la race : Socialisation et conscientisation des rapports sociaux chez les diplômé.e.s du supérieur» ou encore «Décoloniser la vénus : Le mythe de la naissance de l'Aphrodite, sa réception classique à la renaissance et la constitution d'un corps théorique esthétique-décolonial».

Des recrutements idéologiques ?

Le rapport dénonce aussi des recrutements basés sur des motifs plus idéologiques qu'académiques. Les auteurs citent l'exemple de l’université de Strasbourg qui cherchait un professeur en «sociologie de la santé». «Nous porterons une attention particulière aux recherches capables de développer ces thématiques sur le versant de l’intersectionnalité (croisant les dimensions du “genre”, de la “classe” et de la “race”)», indiquait la fiche de recrutement.

Pour Xavier-Laurent Salvador, l'université doit aujourd'hui affronter un militantisme qui tente de façonner la connaissance à son profit. Mais d'autres chercheurs nuancent ce phénomène. «De nouveaux objets de recherche sont apparus et ne plaisent pas à certains universitaires parce qu'ils estiment que leur étude est contraire aux valeurs de la République», estime Stéphane Dufoix, professeur de sociologie à Paris X.

En février dernier, la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, réclamait un rapport au CNRS sur un supposé «islamo-gauchisme» dans certaines universités. Une enquête qu'elle n'obtiendra jamais, car l'institut de recherche considère que le terme «islamo-gauchisme» ne correspond à aucune réalité scientifique.

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