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Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de l'attaque de la gare de Kramatorsk qui a fait au moins 50 morts

Habituellement économe en mots, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n'a pas hésité à qualifier l'attaque de «crime contre l'humanité», après que des centaines de civils, qui attendaient un train à Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine ce vendredi, ont été la cible de frappes de missiles.

Voici ce que l'on sait de ce drame qui a coûté la vie à au moins 50 personnes, dont cinq enfants, selon un bilan encore provisoire en fin d'après-midi.

Des civils qui voulaient fuir l'Est

Kramatorsk est une ville industrielle de quelque 150.000 habitants. Capitale régionale de l'oblast de Donetsk, elle est située, comme le territoire de Lougansk, dans le bassin minier russophone du Donbass (est de l’Ukraine) sous contrôle de Kiev.

Ce vendredi 8 avril au matin, plusieurs centaines de civils, dont des femmes et des enfants, s'étaient rassemblés dans et aux abords de la gare pour fuir l’est de l’Ukraine, cible des forces russes.

Après l'attaque, les services de secours ont évoqué au moins 50 morts, dont cinq enfants et 98 blessés, qui ont été hospitalisés. Le gouverneur de la région, Pavlo Kyrylenko, a, lui, indiqué que 38 personnes ont été tuées «sur place» et 12 autres sont décédées des suites de leurs blessures.

Des journalistes de l’Agence France-Presse, présents sur place, disent, eux, avoir vu au moins trente corps dans des sacs mortuaires devant la gare. De sources concordantes, il est également avéré que sur les flancs du missile retrouvé par les autorités, figure le message «Pour nos enfants», écrit en russe.

La Russie accuse l'Ukraine

Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a dénoncé le «mal sans limite» d'une Russie aux méthodes «inhumaines», Moscou a de son côté immédiatement démenti être responsable de l’attaque.

Le Kremlin a en effet affirmé ne pas être équipé du type de missile qui aurait été utilisé, et a dénoncé de ce fait une «provocation» ukrainienne. En clair, la Russie a accusé les forces armées ukrainiennes d’avoir sciemment tiré un missile sur la gare bondée.

«Le but de la frappe orchestrée par le régime de Kiev sur la gare ferroviaire de Kramatorsk était d’empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l’utiliser comme bouclier humain», a ainsi lancé le ministère russe de la Défense.

Alors que Moscou fait de plus en plus l'objet d'accusations d’exactions et crimes de guerre, notamment à Boutcha, à 30 kilomètres au nord-ouest de Kiev, ou encore dans la localité voisine de Borodyanka, où le bilan est «bien plus horrible» selon le président Zelensky, les responsables russes n'ont pourtant pas hésité à charger Kiev d'être à la manoeuvre.

La communauté internationale révoltée

Présents à Kiev, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont «condamné fermement» une « attaque aveugle».

Du côté des autorités françaises, outre la réaction de Jean-Yves Le Drian pour le quai d'Orsay, c'est le chef de l'Etat lui-même qui a dénoncé, sur Twitter, une attaque «abominable». «Les civils ukrainiens fuient pour échapper au pire. Leurs armes ? Des poussettes, des peluches, des bagages. Ce matin, gare de Kramatorsk, les familles qui allaient partir ont connu l’horreur. Des morts par dizaines, des blessés par centaines. Abominable», a écrit Emmanuel Macron sur Twitter.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a annoncé de son côté annoncé un renforcement de l'aide militaire britannique à l'Ukraine, avec l'envoi de missiles antichars et antiaériens, après l'attaque qualifiée «d'inconsciente» contre la gare de Kramatorsk.

«Les crimes de la Russie en Ukraine ne resteront pas impunis», a averti le dirigeant britannique lors d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a dénoncé de son côté des bombardements «épouvantables». 

Le président américain Joe Biden, qui n'hésitait pas, il y a trois semaines encore, à qualifier Vladimir Poutine de «criminel de guerre» quitte à provoquer des remous au sein-même de sa propre administation, a pour sa part accusé la Russie d'avoir commis une «horrible atrocité».

«L'attaque d'une gare ukrainienne est une nouvelle horrible atrocité commise par la Russie, frappant des civils qui tentaient d'évacuer et de se mettre en sécurité», a-t-il affirmé, s'exprimant lui aussi sur le réseau social Twitter.

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