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Incendie : une IA épaule des pompiers pour détecter les départs de feu

L'outil de détection de départs d'incendies devrait être opérationnel dès septembre. [© XXII]

Et si une intelligence artificielle permettait de prévenir les secours dès qu'elle détecte un début d'incendie ? C'est le projet mené actuellement par la société XXII et les pompiers de la Meuse, qui préparent déjà le futur de l'alerte donnée aux soldats du feu. Une technologie qui devrait être déployée sur l'ensemble du pays dans les prochaines années.

Des caméras de surveillance peuvent aussi sauver des vies. Alors que les villes s'équipent afin de surveiller les rues, la smart city ou ville intelligente de demain devrait également s'appuyer sur son réseau de vidéosurveillance pour prévenir les secours le plus rapidement possible. En atteste, le travail mené par la start-up XXII sur de nouvelles technologies de vision. Fin mai, elle a uni son savoir-faire à celui des pompiers du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours) de la Meuse afin d'entraîner une intelligence artificielle à reconnaître des départs de feux de véhicules et de poubelles. Une innovation qui sera opérationnelle dès septembre prochain.

Des incendies qui peuvent survenir en ville et donc susceptibles d'être détectés par une caméra qui pourrait en être témoin. XXII et le SDIS ont donc entraîné une IA a reconnaître le feu, le but étant d'envoyer aux services de surveillance d'une ville une alerte afin d'attirer l'attention des agents qui peuvent alors prévenir les secours pour une intervention.

«Il y a aujourd'hui un travail à faire sur la finesse de la détection par une IA. Le feu est un élément vivant et il n'a jamais la même forme. Nous devons donc apprendre à des algorthimes à identifier ce qu'est le feu. L'idée n'est pas de remplacer l'humain, mais de créer un outil capable de voir et d'analyser en temps réel pour faire remonter l'information et aider à la prise de décision», explique pour CNEWS Damien Mulhem, cofondateur de XXII.

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Lors d'une opération conjointe, menée à Bar Le Duc et à Pierrefitte sur Aire, les pompiers ont ici volontairement déclenchés différents incendies sur une zone sécurisée afin d'entraîner les algorithmes de XXII. Société qui travaille sur le sujet du feu depuis deux ans, et qui compte également un sapeur-pompier volontaire parmi ses employés. «Nous travaillons notamment avec de nombreuses déchetteries où il existe beaucoup de départ de feu», précise Damien Mulhem.

de précieuses secondes gagnées

Car chaque seconde compte depuis le départ d'un feu, comme en témoigne le lieutenant-colonel David Hantzo, du SDIS de la Meuse : «La première problématique que nous rencontrons est une propagation du sinistre déjà avancée, parfois même avec une généralisation du sinistre sur une habitation. Aujourd'hui, le choix de s'appuyer sur une IA n'est pas commercial mais de contribuer à améliorer la sécurité, puisque cette action s'inscrit dans l'intérêt collectif. L'outil doit dans un premier temps détecter un feu au stade précoce pour intervenir au tout début de l'incendie.»

Surtout, le SDIS imagine aussi de nouvelles technologies grâce à cette IA. «Nous pensons à d'autres outils qui pourraient être utiles durant l'intervention. Notamment à des caméras embarquées avec les pompiers pour détecter les risques d'incidents thermiques et les alertés pour qu'ils se replient avant d'être confrontés à une explosion», ajoute le lieutenant-colonel David Hantzo.

Pour l'heure, l'IA doit être entraînée à distinguer différents types de feux afin de permettre aux pompiers d'accéder avec le bon matériel sur place. Feux de moteur ou de tableau de bord, reconnaissance du véhicule léger ou lourd, la propagation est-elle rapide ou lente ? «Notre travail consiste à apprendre à l'IA à interpréter ce que la caméra observe. Nous allons donc créer plusieurs typologies de feux, les classer, pour que l'IA puisse en connaître les causes», souligne Damien Mulhem, qui est déjà en lien avec le SDIS du Var, département connu pour ses nombreux incendies estivaux.

Vers des alertes pour les noyades

Plus loin, la société XXII entend s'appuyer sur les capacités visuelles des caméras afin de détecter d'autres dangers pour alerter les secours. C'est le cas des noyades. «Il s'agit d'un sujet complexe puisqu'il faut que l'IA soit capable de ne pas mal interpéter des reflets, de comprendre le contexte et d'analyser les pixels des capteurs», commente Damien Mulhem, qui estime que ce système sera prêt sur ce point en janvier 2023.

Parallèlement, la société travaille également avec la SNCF pour être capable d'identifier des gens traversant des voies ferrées. «Les caméras des villes peuvent devenir des moyens préventifs pour mieux comprendre une ville, gérer les feux tricolores par exemple ou même allumer ou éteindre des lampadaires dès qu'ils détectent qu'un passant arrive ou que la rue se vide. Mais aussi être un outil qui vise à minimiser les dégâts en termes humains mais aussi sur la voirie, avec des secours plus efficacement alertés», conclut-il.

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