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Les 4 raisons qui expliquent la pénurie de beurre

Une forte demande mais une production qui a du mal à suivre provoque une pénurie de beurre dans les magasins français. [GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Depuis plusieurs jours, le beurre se fait rare sur les étalages, et les prix s'envolent. De 25 euros le bloc de 25 kilos de beurre il y a un an et demie, on est ainsi passés à 130 euros. Comment expliquer cette situation ? 

Dérèglements météorologiques

La sécheresse et la canicule de l'année dernière ont engendré une mauvaise récolte des fourrages pour nourrir les bêtes. Les vaches laitières ont donc produit moins de lait.

Surproduction de lait

Avec la fin des quotas laitiers fin 2015-début 2016, les agriculteurs européens ont été autorisés à produire les quantités de produits laitiers qu'ils voulaient. Dans un contexte de surproduction mondiale et de chute des prix, les éleveurs français ont été contraints de baisser, voire arrêter leur production.

Une demande mondiale qui repart à la hausse

La demande de beurre ne cesse de progresser. En France, la consommation nationale a augmenté de 5% entre 2013 et 2015. Selon les derniers chiffres de «L'économie laitières en chiffres», les ménages en France en ont acheté 172.305 tonnes en 2016. L'Hexagone est, de loin, le pays où l'on consomme le plus de beurre : 8 kilos par habitant en 2015.

Mais la crise du beurre est aussi due à la demande de plus en plus forte des pays émergents, notamment en Asie. Entre janvier et août 2016, les exportations vers la Chine ont enregistré une hausse record de 46%, d'après le cabinet Agritel, cité par La Tribune.

Du côté des Etats-Unis où le produit a fait l'objet d'une campagne de «réhabilitation». En 2014, le Times en a même fait sa Une et a titré «Mangez du beurre». Décrié comme un élément mauvais pour la santé, associé au cholestérol ou au surpoids, le beurre séduit de nouveau.

«Aux États Unis, la consommation de beurre a augmenté de 8% en un an», a confié Gérard Calbrix, directeur des affaires économiques de l'ATLA (association de la transformation laitière française) à Challenge.

Un conflit entre fournisseurs et distributeurs

Face à cette demande, les producteurs français ont du mal à suivre et la production laitière en Nouvelle-Zélande, le plus gros exportateur mondial de lait, est en baisse. En conséquence, les prix ont explosé, passant de 2.500 euros la tonne en avril 2016 à 7.000 euros la tonne l'été dernier. 

L'industrie alimentaire a été touchée de plein fouet puisque ses coûts ont augmenté et n'a pas été gagnante vis à vis de la grande distribution, qui fixe les prix annuellement. La solution pour les fournisseurs est donc de vendre plus cher à l'étranger et résilier les contrats en cours avec la grande distribution... ce qui peut expliquer la crise actuelle dans les supermarchés français.

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