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COP28 : le groupe «Scientifiques en rébellion» organisera un contre-sommet à Bordeaux

Scientifiques en rébellion souhaite une «COP28 alternative réellement écologique» à celle de Dubaï présidée par Sultan Al Jaber. [Zak BENNETT / AFP]

Un contre-sommet pour le climat va être organisé à Bordeaux par le collectif «Scientifiques en rébellion». Ce dernier rejette la COP28 officielle qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre prochain à Dubaï sous l’égide des Nations unies.

«Une COP28 alternative réellement écologique». Alors qu’elle n’a pas encore débuté, la conférence internationale sur le climat à Dubaï suscite déjà la colère des climatologues. Le groupe «scientifiques en rébellion» a donc décidé d’organiser du 30 novembre au 3 décembre un contre-sommet à Bordeaux. 

Le constat d'un échec des COP

L'initiative de cette COP alternative est portée par la branche française de «Scientifiques en rébellion». Jérôme Santolini, chercheur en Sciences vivantes et coorganisateur de cette dernière a confié à CNEWS les origines du projet. 

«La COP est censée permettre à la communauté internationale de se saisir de la question du réchauffement climatique et de dresser une trajectoire qui permettrait d’éviter le chaos climatique», a rappelé le scientifique avant d’ajouter «mais le constat est sans appel, c’est-à-dire que c’est un constat d’échec total». 

Un échec également lié à la question politique comme l’a déploré Jérôme Santolini : «Il y a aussi un problème de prise en compte des savoirs scientifiques par les dirigeants politiques. Cela fait plus de 50 ans que les rapports s’empilent sans que cela n’ait fait bouger d’un iota la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre».

«C’est pour cela que l’on vise la COP28, c’est pour cibler les processus politiques qui ne sont ni à la hauteur des enjeux publics et qui ne prennent pas en compte et ne répondent pas aux savoirs des scientifiques» a-t-il expliqué.

Pas d'appel au boycott de la COP28

Au-delà de ce constat d'échec de la gouvernance climatique, la COP28 est vivement critiquée car elle est organisée à Dubaï, un émirat qui investit massivement dans les énergies fossiles et principalement le pétrole.

De plus la conférence internationale sur le climat de cette année est présidée Sultan Al Jaber, PDG de la compagnie pétrolière nationale d’Abou Dhabi (Adnoc). Un choix qui a été jugé scandaleux par de nombreux défenseurs de l'environnement. 

Jérôme Santolini, a confié à CNEWS son effarement face au choix de Dubaï. «C’est d’une indécence rare», a-t-il déclaré non sans agacement.

Citant en exemple, «si vous étiez victime des aléas climatiques liés au dérèglement du climat et que pour régler le problème et empêcher que cela se reproduise on met en charge la personne responsable du chaos climatique ou en tout cas un coresponsable qui porte une grande part de responsabilité, vous deviendriez fou. C’est complètement fou de demander à un délinquant d’assurer la police». 

Cependant, le coorganisateur de cette alter-COP a tenu à expliquer que cette dernière n'était pas un appel au boycott de la conférence internationale sur le climat de Dubaï mais «une façon de mettre en lumière la faillite des COP et de réfléchir collectivement aux façons de repenser la gouvernance climatique».

«Les conclusions sont claires ! La science est claire, tout le monde sait ce qu’il faut faire, y compris le secrétaire général des Nations unies et donc d’une certaine manière les données et les alternatives sont sur la table, ce qu’il manque aujourd’hui c’est la conviction politique et la volonté politique de changer de modèle», conclut Jérôme Santolini. 

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