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COP28 : nucléaire, énergies fossiles... Voici les détails de l'accord difficilement conclu ce mercredi

Le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, s'est félicité de l'accord approuvé par les pays du monde entier (illustration). [Amr Alfiky/REUTERS]

Le nouveau compromis, présenté ce mercredi par la présidence émiratie de la COP28, a été approuvé par les pays du monde entier. Pour la première fois, l’accord propose de mentionner toutes les énergies fossiles. Voici les détails de ce texte.

Un accord ovationné. Ce mercredi, après une nuit de prolongation, les pays du monde entier ont approuvé un nouveau compromis présenté par la présidence émiratie de la COP28. Ce texte, qualifié d’historique, appelle à abandonner progressivement les énergies fossiles, largement responsables du réchauffement climatique. Malgré un accord difficilement conclu, ce compromis a été adopté par consensus à Dubaï.

L’adoption de ce texte a été suivie d’une longue ovation, les pays se félicitant de mentionner toutes les énergies fossiles pour la toute première fois dans l’histoire des conférences sur le climat des Nations unies. Pour Sultan Al Jaber, président émirati de la conférence de l’ONU, il s’agit d’une décision «historique pour accélérer l’action climatique». Mais concrètement, que contient cet accord ?

Une «transition» hors des énergies fossiles

Parmi les mesures phares de ce texte, les énergies fossiles. Le texte appelle à «transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action dans cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques». C’est la première fois que l’accord propose de mentionner toutes les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon). Jusqu’ici, seule une «réduction» du charbon avait été actée à la COP26 à Glasgow. Jamais le pétrole, ni le gaz n'avaient été désignés.

En revanche, les Emiratis ont négocié chaque mot du texte. Et pour les énergies fossiles, le terme de «transitioning away» («transitionner hors de», «s'éloigner», «abandonner» selon les traductions possibles en français) a été préféré à celui de «sortie». Ce dernier était réclamé par les pays les plus ambitieux mais a été refusé par des pays producteurs comme l’Arabie saoudite. Une source proche de la présidence émiratie raconte que le texte a été finement «calibré» pour éviter, notamment, un blocage des Saoudiens. Cette ambiguïté dans les formulations a été laissée volontairement pour que chacun y trouve son compte.

un Triplement des énergies renouvelables d’ici à 2030

Le 2 décembre dernier, plus de 110 pays souhaitaient voir la COP28 adopter l’objectif de tripler les énergies renouvelables et doubler le rythme d'amélioration de l'efficacité énergétique d'ici à 2030. Cet appel avait été lancé au printemps par l’Union européenne et avait été soutenu par la présidence émiratie de la COP28 puis successivement assumé par les pays du G7 et ceux du G20, responsables de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), si le monde souhaite limiter l'élévation de la température globale à 1,5°C, cette mesure est «le levier le plus important» pour remplacer charbon, gaz et pétrole. Le texte, présenté ce mercredi à la COP28, contient de multiples appels liés à l’énergie, dont cet objectif de tripler les énergies renouvelables et doubler le rythme d'amélioration de l'efficacité énergétique d'ici à 2030.

Accélérer les technologies «zéro carbone» et «bas carbone»

Le projet mentionne également le nucléaire et les technologies balbutiantes de captage et de stockage du carbone, exigées par les pays producteurs de pétrole et de gaz pour continuer à pomper des hydrocarbures. Dans l'accord figure aussi une reconnaissance du rôle joué par des «énergies de transition», allusion au gaz, pour assurer la «sécurité énergétique» des pays en développement, là encore une concession faite aux producteurs de gaz fossile.

Lors de la séance plénière de clôture de ce mercredi, l'Arabie saoudite, le Koweït ou l'Irak pouvaient s’opposer à l’accord. Ces pays étaient sur une ligne dure, refusant tout accord s'attaquant aux énergies fossiles qui font leur richesse. Mais ils n'ont finalement pas bloqué le texte.

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