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COP28 : la conférence pour le climat de Dubaï à l'heure du bilan

La question des énergies fossiles, débattue depuis le début du sommet, est une source de fortes tensions. [Thaier Al-Sudani/Reuters]

La COP28 se termine ce mardi soir à Dubaï, aux Emirats arabes unis, où un accord devra être trouvé entre tous les pays participants. La conclusion de ce sommet s’annonce incertaine, en particulier sur la question des énergies fossiles.

Quels engagements figureront dans les conclusions de la COP28 de Dubaï, qui se clôture ce soir ? Le sujet est complexe, alors même que les pays sont très divisés sur les mesures à prendre pour la réduction des émissions de CO2. La question des énergies fossiles, débattue depuis le début du sommet, est une source de fortes tensions.

Gaz et pétrole : la grande division

D’ores et déjà, l’Arabie saoudite a prévenu Sultan Al-Jaber, le président de la COP28, qu’elle ne signera pas le texte final s’il mentionne comme objectif l’abandon à terme des énergies fossiles.

La position saoudienne est aussi partagée par plusieurs pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), dont l’économie est souvent fondée exclusivement ou presque sur l’exportation d’énergies fossiles. C'est notamment le cas des Emirats arabes unis, qui abritent la conférence.

L’Inde, de son côté, ne veut pas entendre parler de l’abandon du charbon, qui représente 55% de la production énergétique du pays et dont la production pour l’année 2022-2023 s’élevait à 893,19 millions de tonnes.

Le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (IEA), Fatih Birol, présent à la COP28, a confié au quotidien britannique «Financial Times» qu’il était «impératif» d’entreprendre une «réduction ordonnée de l’usage des énergies fossiles alignée avec nos objectifs climatiques internationaux».

Les négociations risquent donc d’être tendues jusqu’à la fin de la journée, pour parvenir à un éventuel accord.

Quelques engagements d'ampleur 

Les principales entreprises pétrolières ont en revanche pris deux engagements majeurs dimanche dernier.

La première est la suppression des fuites de méthane dans les raffineries d’ici à 2030, ainsi que le triplement de la production d’énergies renouvelables par rapport aux niveaux de 2020 : «Ces engagements sont limités dans leur portée globale, notamment car la Chine et l'Inde ne sont pas impliqués dans l'accord sur le méthane» regrette Alden Meyer, expert du think-tank E3 et grand habitué des conférences sur le climat.  

Pour que cet objectif puisse être mis en place, les signataires prévoient aussi d'accroître l’efficacité de ces énergies renouvelables.

Ces deux mesures permettraient une diminution de 4 milliards de tonnes de CO2 en 2030, soit environ 10% des émissions annuelles d'aujourd’hui. Pour autant, elles sont encore estimées insuffisantes par plusieurs spécialistes du climat présents à la COP28.

Nucléaire : une victoire française

C'est en principe acté que l’énergie nucléaire est désormais considérée comme une énergie verte, ou plus exactement indispensable pour sortir des énergies fossiles.

La proposition française, préparée et soutenue activement par Emmanuel Macron, a été votée le 7 décembre. «L’énergie nucléaire est de retour» s’était alors félicité, en anglais, le président de la République, après l’adoption de l’engagement.

Les vingt pays signataires de cet engagement, dont la France, la Grande-Bretagne et la Corée du Sud, ont fixé comme objectif le triplement de l’industrie du nucléaire d’ici à 2050.

Parmi les mesures concrètes fixées par les signataires du texte pour parvenir à cet objectif, figure l’accroissement de la capacité de production d'énergie de 370 gigawatts (GW) à 740 GW d’ici à 2050.

L'objectif est très ambitieux, alors que la capacité mondiale de production en 2023 a été atteinte en soixante-dix ans seulement. Atteindre le seuil fixé supposerait par ailleurs une forte augmentation du nombre de réacteurs nucléaires dans le monde.

Aujourd'hui, il y a un total de 200 réacteurs, dont 56 sont situés en France. Pour rappel, la durée de construction moyenne d'un réacteur nucléaire est d'environ dix ans et prend facilement du retard. Pour l’heure, soixante réacteurs sont en construction dans 17 pays différents, dont 25 en Chine, l'EPR de Flamanville en Normandie et celui de Hinkley Point, en Angleterre.

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