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Hydrogène : la France et l'Allemagne vont lancer un premier réseau de transport

L'hydrogène est présenté comme l’une des solutions à la crise climatique. [© LOU BENOIST / AFP]

Depuis mardi, et jusqu’au 1er février, le salon Hyvolution, dédié à l’hydrogène décarboné, a ouvert ses portes au Parc des Expositions de la Porte de Versailles, à Paris. Lors de cette 7e édition, France et Allemagne ont d’ores et déjà signé un accord pour l’ouverture d’un premier réseau de transport d’hydrogène en commun.

Le premier réseau de transport d’hydrogène par canalisation en France, qui reliera la Moselle en France à la Sarre en Allemagne, va être annoncé «très prochainement» a indiqué la nouvelle directrice générale de GRTGaz, Sandrine Meunier.

Au total, dans le cadre d’une nouvelle stratégie hydrogène révisée, qui devrait être présentée au printemps, la France va s’engager à construire quelque «500 km d’infrastructures pour le transport d’hydrogène décarboné», a précisé le directeur du développement du groupe Anthony Mazzenga, lors d’une présentation au 7salon de l’hydrogène Hyvolution à Paris.

«On ne décide d’installer des tuyaux que si on a des clients, raison pour laquelle les réseaux de transport seront principalement installés autour de bassins utilisateurs de ce gaz recherché pour permettre la décarbonation des industries lourdes, de la pétrochimie au ciment en passant par les engrais ou la sidérurgie», a précisé Anthony Mazzenga, avant d'ajouter : «Ce qui nous importe, c’est d’avoir des clients qui vont nous assurer des capacités réservées de transport sur dix ou quinze ans.»

reconversion de canalisations de gaz naturel

Le projet transfrontalier MozaHyc entre la Moselle et la Sarre est le plus avancé. Il doit permettre de relier un producteur d’acier allemand, l’aciériste SHS, à des producteurs d’hydrogène basés en Allemagne et en France (Saint-Avold).

D’une centaine de kilomètres au total, dont 70 km côté français, le projet va s'appuyer sur la reconversion de canalisations de gaz naturel (méthane) qui ne sont plus utilisées.

«Ce sera la première décision finale d’investissement de GRTGaz en 2024», a souligné Sandrine Meunier en évoquant aussi le projet «Bar-Mar» reliant Barcelone à Marseille, ou plus généralement le corridor H2Med qui reliera le Portugal et l’Espagne à l’Allemagne via la France. «La première campagne en mer sera menée cette année pour confirmer l’itinéraire» du pipeline Bar-Mar, a abondé Anthony Mazzenga.

Solution à la crise climatique

L’hydrogène, «gris», «jaune», «vert» ou «blanc», pose de nombreux défis encore loin d’être résolus. Lors de ses annonces sur la planification écologique en 2023, le président de la République, Emmanuel Macron, a réaffirmé son souhait de «miser sur l’hydrogène». Cette source d’énergie, élément chimique le plus abondant dans l’univers, est présentée comme l’une des solutions à la crise climatique.

Aucun montant d’investissement n’est encore annoncé, ni de date de mise en service. Le projet doit encore passer de nombreuses étapes, notamment celles des contrôles administratifs et de sécurité. Pour développer l'hydrogène «vert», c'est-à-dire produit sans énergie fossile, la France avait lancé un plan hydrogène doté de 9 milliards d'euros, dont 65 millions pour la recherche.

Le besoin d’infrastructures de distribution de l’hydrogène par pipeline, qui n’était pas évoqué jusqu’à présent dans la stratégie française sur l’hydrogène, a été souligné dans la première étude commune entre GRTGaz et RTE, son équivalent pour la distribution d’électricité publiée mi-2023.

«Elle montre que les infrastructures d’hydrogène ont beaucoup de valeur pour le système électrique, car elles permettent le stockage de l’électricité. On parle de 1,5 milliard d’euros d’économies grâce aux infrastructures hydrogène» a encore précisé Anthony Mazzenga.

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