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Attentat d'Arras : le voisin de l'assaillant condamné à 5 ans de suivi socio-judiciaire pour apologie du terrorisme

Ce suivi de 5 ans est assorti d'une obligation de formation et de soin, ainsi que de 210 heures de travaux d'intérêt général. [Jacques Demarthon/AFP]

Jugé ce mardi 6 février devant le tribunal d'Arras, le voisin de l’assaillant de l’attentat d’Arras, Mohammed Mogouchkov, a été condamné à 5 ans de suivi socio-judiciaire pour apologie du terrorisme. L’homme, interpellé en octobre dernier, avait indiqué vouloir tuer des juifs et partir faire le jihad.

Le tribunal correctionnel d’Arras a rouvert ce mardi 6 février le dossier de l’attentat terroriste commis par Mohammed Mogouchkov le 13 octobre dernier et ayant coûté la vie à l’enseignant du collège-lycée Gambetta-Carnot, Dominique Bernard, avec un premier jugement dans cette affaire.

En effet, c’est le voisin de l’assaillant présumé qui a comparu ce mardi devant les juges. Il a été condamné à un suivi socio-judiciaire pour apologie du terrorisme. Ce suivi de 5 ans est assorti d'une obligation de formation et de soin, ainsi que de 210 heures de travaux d'intérêt général. En cas de manquement, cet adolescent de 18 ans risque jusqu'à deux ans de prison.

Ce prévenu sans casier judiciaire a été interpellé trois jours après l’attentat, soit le 16 octobre. Il avait en effet indiqué vouloir tuer des juifs et partir faire le jihad.

Selon nos informations, ce voisin connaissait le terroriste Mohammed Mougochkov puisqu'il l’aurait croisé au lycée Gambetta lorsqu’il y prenait des cours le soir. Il semblait partager ses mêmes projets violents.

Le 10 octobre, soit trois jours avant l’attentat, l’homme en question s'était rendu à un centre d’accueil pour jeunes. Il avait échangé avec la responsable de la structure alors qu’il était en cours de démarches pour faire son service militaire en Algérie.

«Faire le jihad et tuer tous les juifs»

Au cours de la conversation, l’homme avait indiqué qu’après son service militaire, il irait faire le jihad et tuer tous les juifs, le tout en justifiant les attentats contre Charlie Hebdo et Samuel Paty.

Lors d'une perquisition effectuée à son domicile, ce voisin avait sur son portable une vidéo, datant de deux jours avant l’attentat, où il exprimait de nouveau sa haine du peuple juif.

«Messages pour les juifs : je vais tous vous décapiter. Vive Ben Laden, Vive Hitler, Vive Saddam Hussein», avait-il dit notamment. En consultant son historique sur Internet, les enquêteurs avaient découvert que le jeune homme avait cherché à se procurer des armes à feu.

Après son arrestation, ce voisin de 18 ans avait été mis en examen puis placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès.

Dominique Bernard, la «cible principale» de l'assaillant

Lors de ses interrogatoires en novembre et en janvier, l’assaillant de l’attentat d’Arras a quant à lui affirmé avoir intentionnellement ciblé le professeur Dominique Bernard pour s’attaquer au symbole de «l’amour» de la France.

Pour lui, «Dominique Bernard était professeur de français, c'est l'une des matières où on transmet la passion, l'amour, l'attachement du système en général de la République, de la démocratie, des droits de l'homme», a expliqué le 10 novembre Mohammed Mogouchkov à la juge d'instruction, d'après des éléments dont l'AFP a eu connaissance ce lundi.

Dominique Bernard était-il sa seule cible ? «C'était la tâche principale», «intentionnelle», acquiesce-t-il, évoquant un plan élaboré «une à trois semaines à l'avance».

«Les moyens utilisés, le jour choisi (le vendredi), l'emplacement et la cible étaient intentionnels, c'était planifié». Pour mettre son plan à exécution, Mohammed Mogouchkov effectuait des repérages «des vendredis précédents». Il a ensuite acheté «deux couteaux pliants» : l'un la veille, l'autre sept jours avant. Le terroriste a décidé d'agir un vendredi, le jour «avec la plus grande symbolique de l'islam».

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