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Corrida : les députés se prononcent contre l'interdiction en commission des Lois

D’origine espagnole, la corrida a fait son apparition en France en 1853. [CRISTINA QUICLER / AFP]

Ce mercredi 16 novembre, les députés de la commission des Lois ont rejeté une première fois la proposition de loi portée par l’Insoumis Aymeric Caron visant à interdire la corrida en France. Le texte sera tout de même examiné dans l'hémicycle de l’Assemblée nationale le 24 novembre prochain lors d’une niche parlementaire de la France insoumise.

Une pratique controversée. Portée par le député insoumis Aymeric Caron, la proposition de loi visant à interdire la corrida a été rejetée par les députés de la commission des Lois. Les élus ont soutenu les amendements RN et LR pour supprimer l'unique article du texte. Un vote qui n'empêchera pas l'examen de la proposition dans l'hémicycle le 24 novembre prochain, si les délais le permettent. 

A l'issue du vote, le député insoumis et porteur du texte a dénoncé la «grosse pression des lobbies». 

Connu pour ses positions contre l’exploitation et les formes de maltraitances animales, Aymeric Caron compte, à travers cette proposition de loi, rassembler les différentes voix politiques à l’heure où 81 % des Français se disent favorables à l’interdiction de la corrida selon un sondage Ifop réalisé en septembre 2021, pour l'Alliance Anticorrida.

Actuellement, la corrida est, d’ailleurs, réglementée par la loi. Si l’article 521-1 du Code pénal estime que «le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende», cette pratique représente une exception.

En effet, l’article considère que ces dispositions «ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie».

Une pratique datant de 1853

En 2021, cette même proposition de loi a été portée, sans succès, par le groupe Ecologiste, Solidarité et Territoires au Parlement.

«Chaque année, ce sont pas moins de 1.000 taureaux qui sont torturés à mort en France pour satisfaire ce rituel qui révèle l'atrocité d'une pratique qui perdure au nom de la seule coutume locale. Pourtant, plusieurs pays qui pratiquaient la corrida ont fait le choix de l'interdire progressivement comme le Chili, l'Argentine, Cuba ou encore l'Uruguay. La Catalogne a également eu le courage de voter son interdiction en juillet 2010, faisant figure d'exception en Espagne», ont estimé les écologistes.  

D’origine espagnole, la corrida a fait son apparition dans l’Hexagone en 1853. Elle a été importée par Eugénie de Montijo, infante d’Espagne et épouse de Napoléon III. Pendant presque un siècle, la corrida a été pratiquée de manière illégale.

Toutefois, à partir de 1951, cette pratique a bénéficié d’une dépénalisation. Aujourd’hui, certains départements restent toujours concernés par ce genre de spectacle dont les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, les Pyrénées-Orientales, le Gers, l’Hérault, les Bouches-du-Rhône, la Gironde et les Hautes-Pyrénées.

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