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Taxe d'habitation : propriétaires de résidences secondaires, attention, de nouvelles villes bientôt surtaxées

Le montant de l’augmentation, rendue possible par décret, se chiffrera entre 5 et 60% selon les communes. [Mr Xerty / Unsplash]

Plus de 2.000 communes supplémentaires ont acté une augmentation de 5 à 60 % de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Une initiative menée pour offrir des moyens financiers aux collectivités pour construire de nouveaux logements.

Une hausse de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires : c’est la nouvelle possibilité actée par 2.263 communes françaises, principalement situées sur le littoral et en montagne, qui viennent s’ajouter aux 1.434 villes qui appliquaient déjà le dispositif. Le montant de l’augmentation, rendue possible par décret, se chiffrera entre 5 et 60 % selon les communes.

C’est donc une nouvelle qui ne devrait pas faire plaisir à tous les propriétaires de résidences secondaires. Depuis le projet de loi de finances 2023, le dispositif fiscal permettant d’augmenter la taxe d’habitation pour les résidences secondaires, jusqu’alors réservé aux villes de plus de 50.000 habitants, a été élargi aux plus petites communes. Au total, 3.697 communes étaient éligibles et avaient jusqu’au 30 septembre pour voter le dispositif. Finalement, plus de 60% des communes ont fait le choix de cette surtaxe, contre seulement environ 20 % les dernières années.

Pour de nombreuses agglomérations, l’objectif est clair : obtenir une rentrée d’argent pour démarrer la construction de nouveaux projets immobiliers dans des villes qui se composent bien souvent d’une grande majorité de résidences secondaires, et dont les logements pour les «habitants locaux» se font de plus en plus rares. C’est notamment le cas à Chamonix, par exemple, où près de 70 % des logements sont des résidences secondaires. La commune a donc décidé d’une surtaxe de 50 % de la taxe d’habitation sur ces résidences, qui pourrait rapporter, selon les estimations de la mairie, entre 2,2 et 2,5 millions d’euros chaque année.

Les propriétaires dénoncent un acharnement

«Encore une fois, on vient chercher de l’argent chez les propriétaires», déplore Christophe Demerson, spécialiste de l’immobilier, ancien président l’Union nationale des propriétaires immobiliers et directeur de la revue 25 Millions de propriétaires, pour Le Parisien. «Ça devient difficile pour ceux de la classe moyenne. Il y en a de plus en plus qui sont obligés de mettre leur logement principal en viager pour conserver leur résidence secondaire», explique-t-il.

«Même si le site est coté et qu’il a une grosse notoriété, comme beaucoup de lieux touristiques, la population est plutôt plus pauvre par rapport au reste du département. J’ai 80 % de ma population qui est éligible à un logement social», répond le maire de Chamonix, qui estime que si les propriétaires devront en effet faire un effort, ils apprécieront au final que leur logement soit dans un environnement qui reste «dynamique et attractif», avec des commerces et des habitants qui font vivre la commune.  

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