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Immigration, IVG, fin de vie : les évêques tirent la sonnette d'alarme

Mgr Eric de Moulins-Beaufort a dit son «inquiétude» face à l'éventuelle inscription de l'IVG dans la Constitution et au projet de loi «fin de vie» attendu pour décembre. [Lionel BONAVENTURE / AFP]

Immigration, fin de vie, IVG dans la Constitution... Les évêques de France réunis à Lourdes ont témoigné ce mercredi de leurs inquiétudes sur ces sujets dont le cadre législatif devrait prochainement évoluer.

Réunis quelques jours à Lourdes, pour l'Assemblée plénière, les évêques de France ont eu l'occasion de rebondir sur les grands sujets d'actualité du monde. En conclusion, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a dit, ce mercredi, l'inquiétude quant à l'entrée de l'avortement dans la Constitution et face au projet de la loi concernant la fin de vie.

Si les femmes doivent être «mieux protégées» des violences et leurs droits «mieux garantis», Eric de Moulins-Beaufort a estimé que «l’avortement, dont la décision est rarement un choix de pleine liberté, ne peut être compris sous le seul prisme des droits des femmes».

«L'inscrire dans les droits fondamentaux serait abîmer tout l'équilibre de ceux-ci», avertissent les évêques. Un écho au discours de Mgr Pierre d’Ornellas, responsable du groupe de travail sur la bioéthique de la Conférence des évêques de France, qui avait réagi à l'annonce d'Emmanuel Macron le 29 octobre dernier.

L'évêque avait mis en lumière les contradictions juridiques qui en découlent, allant contre par exemple l’article 16 du Code civil garantissant le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie. 

appel à La fraternité jusqu’à la fin de vie

Mgr Eric de Moulins-Beaufort a dit aussi l'«inquiétude non moins grande» des évêques «devant le projet de loi en préparation concernant la fin de vie», restant à ce jour suspendu aux arbitrages d'Emmanuel Macron. Ils craignent que le projet ouvre la voie au suicide assisté et à l’euthanasie.

«Une société humaine doit être fraternelle pour tous et pour toutes jusqu’à la fin de la vie, et promouvoir l’aide active à vivre», a-t-il ajouté, en allusion à l'aide active à mourir qui pourrait être comprise dans le projet de loi.

En parallèle, Emmanuel Macron a assuré ce mercredi que le «droit de mourir dans la dignité» ferait l'objet d'une «loi de liberté et de respect». 

appel à L’entraide face aux problèmes de migrations

Les évêques ont aussi appelé à «un sursaut d’humanité face au fait des migrations», en droite ligne du pape François qui avait plaidé la cause des migrants à Marseille en septembre.

«Nous pouvons, en France, encore, recevoir comme des frères et sœurs en humanité ceux et celles qui viennent chez nous dans l'espoir d'une vie meilleure», a assuré Mgr de Moulins-Beaufort, alors que le Sénat examine depuis cette semaine un projet de loi durcissant l'accès au pays.

Cette attitude permettrait «de fixer des règles, d’exiger le respect de nos lois et de notre équilibre social et culturel» et de «travailler avec les pays de départ», a-t-il ajouté, en mettant en garde contre «l'illusion d'empêcher toute migration». 

Les évêques, qui se sont aussi penchés sur le dossier des victimes adultes de violences sexuelles dans l'Église, ont conclu en confirmant leur «engagement dans la reconnaissance et la réparation» dues aux victimes et demande «l’aide de la justice pénale de l’État».

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