La Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) présente publiquement, ce lundi 20 novembre à Paris, son rapport final remis au gouvernement vendredi dernier.
La date n'a pas été choisie au hasard. La Ciivise, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, se réunit ce lundi 20 novembre, journée internationale des droits de l'enfant, à la Maison de la Radio (Paris 16e), pour la présentation au public de son rapport final, remis deux jours plus tôt à la secrétaire d'État à l'Enfance Charlotte Caubel.
Dans ce rapport figurent une centaine de préconisations visant à protéger les enfants contre les pédocriminels, mais aussi dans le but d'aider les adultes ayant été victimes de violences sexuelles dans l’enfance.
La CIIVISE rassurée sur son avenir mais des craintes persistent
A la veille de l'événement, la Ciivise a par ailleurs appris qu’elle continuerait à exister, suivant une annonce faite ce dimanche par la secrétaire d’État à l’enfance, alors que les associations craignaient pour la pérennité de cette commission.
Depuis le mois de juin, la Ciivise ne cessait en effet d’exprimer son souhait de poursuivre ses travaux au-delà du 31 décembre. Malgré le soutien d'élus, d'associations et de personnalités, son maintien restait pourtant jusqu'alors incertain.
Lors de son annonce, Charlotte Caubel a toutefois évoqué «une nouvelle feuille de route», qui a laissé l’organisation perplexe, bien que rassurée sur sa survie : «Il y a encore des incertitudes. La Ciivise sera-t-elle maintenue, ainsi que son cœur de mission ?», s’est interrogée la commission.
Son coeur de mission : recueillir les témoignages des victimes et faire des propositions de politique publique engagées.
Ce qu'elle est devenue : une réponse au besoin de reconnaissance des victimes adultes et une meilleure protection des enfants aujourd'hui.
C'est inédit.— Commission indépendante sur l'inceste (@CIIVISE_contact) November 19, 2023
Si le cœur de mission de la Ciivise était initialement de recueillir les témoignages des victimes et faire des propositions de politique publique, la commission affirme être devenue «une réponse au besoin de reconnaissance des victimes adultes et une meilleure protection des enfants aujourd'hui»
«C’est inédit. Cet élan ne peut être arrêté. Il faut l'amplifier», a-t-elle insisté.
160.000 victimes de pédocriminalité par an
Le travail à accomplir est d'ailleurs à la mesure des chiffres. Selon la Ciivise, 160.000 enfants sont ainsi victimes de violences sexuelles chaque année et 5,4 millions d'hommes et femmes en ont subies dans leur enfance.
La commission évalue à près de 10 milliards par an le coût pour la société des conséquences : impact sur la santé, traitement judiciaire, conduites à risque, etc.
Les violences sexuelles ont un impact à long terme sur les victimes : alcoolisme, addictions, dépression, troubles alimentaires, tentatives de suicide, souligne la Commission dans ses rapports précédents.