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Détournement de fonds européens : Marine Le Pen, son parti et 26 personnes renvoyées en procès

Marine Le Pen avait été mise en examen en 2017 dans cette affaire. [REUTERS/Gonzalo Fuentes]

Marine Le Pen, 26 autres personnes ainsi que le Front national vont être renvoyés devant le tribunal correctionnel, soupçonnés d'avoir participé à un système de détournement de fonds publics européens entre 2004 et 2016.

Accusés d’avoir détourné des fonds européens, Marine Le Pen, ainsi que son parti, le Front national (devenu depuis le Rassemblement national) et 26 autres personnes vont être renvoyés devant le tribunal correctionnel, a indiqué le parquet de Paris ce vendredi. 

La cheffe de file du RN et plusieurs de ses proches sont soupçonnés d’avoir détourné des fonds publics européens entre 2004 et 2016. Jean-Marie Le Pen, qui a fondé le Front national en 1972, ainsi que Louis Aliot, le maire de Perpignan, Bruno Gollnisch, ex-numéro 2 du parti, Nicolas Bay, désormais vice-président exécutif de Reconquête, et le député et porte-parole du RN Julien Odoul sont attendus sur le banc des prévenus. 

Une première audience portant sur l’organisation du procès est prévue le 27 mars 2024 avant les débats de fond qui auront lieu en octobre et novembre 2024, a précisé le parquet. Par ailleurs, 11 personnes ayant été élues eurodéputés sur des listes Front national, 12 assistants parlementaires et quatre proches collaborateurs du parti d’extrême droite seront jugées quatre mois après les élections européennes, prévues début juin prochain. 

«Cette décision n'est malheureusement pas une surprise», a réagi dans un communiqué Me Rodolphe Bosselut, l’avocat de Marine Le Pen. Cette dernière a toujours nié toute infraction sur la gestion des fonds européens. 

6,8 millions d'euros de préjudice, selon le Parlement européen

Une enquête avait été lancée en 2015 lorsque le Parlement européen a annoncé avoir saisi l'office anti-fraude de l'Union européenne pour des soupçons d’irrégularités du Front national concernant des salaires versés à des assistants parlementaires. Les investigations ont ensuite été confiées en 2016 à deux juges d'instruction financiers parisiens, puis Marine Le Pen a été mise en examen en 2017 pour «abus de confiance» et «complicité», des poursuites requalifiées plus tard en «détournement de fonds publics». 

Les magistrats soupçonnent le parti d’avoir mis en place un «système de détournement» des enveloppes allouées par l'Union européenne (de 21.000 euros par mois) à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires. Ces assistants auraient notamment travaillé pour le parti, et non pour les eurodéputés, ce qui aurait permis au FN de faire des économies. 

Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017.

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