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Avortement : combien y a-t-il d'IVG en France chaque année ?

L’allongement de deux semaines du délai légal n’est pas suffisant pour expliquer l'augmentation des IVG depuis 2021. Les plus tardives ne représentent que moins d’un cinquième du surplus observé. [Geoffroy Van der Hasselt / AFP]

Selon une étude publiée mardi 12 décembre par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), 234.000 interruptions volontaires de grossesse ont été enregistrées en France en 2022.

Après deux années de baisse exceptionnelle en 2020 et 2021 en raison de la pandémie du Covid-19, le nombre d’IVG a augmenté en 2022, a révélé une étude de DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) mardi 12 décembre, alors qu'un projet de loi a été déposé dans la même journée pour faire entrer l'IVG dans la Constitution.

Ainsi, ce sont 234.300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) qui ont été recensées en France l'an passé, soit 17.000 de plus qu’en 2021 et environ 7.000 de plus qu’en 2019. Les avortements retrouvent un niveau égal, voire supérieur à celui d'avant-pandémie, indique l'étude.

Entre 1990 et 2022, une augmentation de plus de 30.000 avortements a été enregistrée. En 2021, 230.000 interruptions volontaires de grossesse avaient été comptabilisées, contre environ 224.000 en 2020.

«Le taux de recours à l’IVG dépasse le niveau de 2019 avec 16,2 IVG pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2021 contre 15,0‰ en 2020 et 15,7‰ en 2019», relate l’étude. 

C’est chez les 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes. En 2022, le taux de recours s’est élevé à 26,9‰ chez les 20-24 ans (+ 2,6 points par rapport à 2021) et à 28,6‰ chez les 25-29 ans (+2,2 points). C’est également la tranche d’âge qui a connu la hausse la plus marquée entre 2021 et 2022, bien que le même phénomène ait été observé chez toutes les femmes majeures.

La méthode médicamenteuse est la plus utilisée

Des disparités territoriales déjà existantes demeurent, et d’une région à l’autre, les taux peuvent doubler. Alors que le Pays-de-la-Loire a enregistré 11,6‰, la Provence-Alpes-Côte-d’Azur compte un taux de 22,6‰. «Dans les DROM, les taux sont compris entre 21,0‰ à Mayotte et 48,7‰ en Guyane», poursuit l’étude de la DREES.

La méthode médicamenteuse est la plus utilisée, y compris en établissement de santé «Elle représente 78% de l’ensemble des IVG, et 62% de celles réalisées en établissement de santé», indique l’étude. «Parmi ces dernières, 55% le sont à moins de huit semaines d’aménorrhée (SA) et 76% à moins de dix SA», peut-on lire.

Depuis 2020, la part des avortements réalisés hors des établissements de santé progresse, atteignant 38% en 2022. 

Alors qu’elles n’étaient autorisées qu’au sein d’établissements de santé regroupant les établissements d’hospitalisation quel que soit leur statut - public, privé à but lucratif, privé d’intérêt collectif - les IVG médicamenteuses ont été autorisées en ville à partir de 2005, ainsi qu’en centre de santé et centre de santé sexuelle.

Les IVG tardives minoritaires

En dehors de la Guadeloupe, l’étude a révélé une hausse des taux de recours dans les DROM et en France Métropolitaine. 

L’allongement de deux semaines du délai légal de recours n’est pas suffisant pour expliquer cette augmentation. Et pour cause, les IVG les plus tardives ne représentent que moins d’un cinquième du surplus observé par rapport à 2021. 

En réalité, ces actes correspondent à la prise en charge de complications ou de reprise d’IVG concernent la même grossesse. Depuis 2022, le décompte ne prend en compte que le 1er acte pour une grossesse («IVG sans reprise»).

Si cette nouvelle méthode de recensement des IVG a pu être appliquée pour les années 2020 et 2021, seule une estimation basée sur les observations de 2020, 2021 et 2022 a pu être réalisée pour 2019.

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