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Agression d'une adjointe au maire de Saint-Denis : un chef d'entreprise suspecté et placé sous contrôle judiciaire

Le mobile du passage à tabac reste encore nébuleux, la mairie et la victime expliquant ne pas avoir de litige avec l'entrepreneur. [© Capture d'écran Google Maps]

Dans le cadre de l'affaire d'agression d'une adjointe au maire de Saint-Denis en décembre dernier, un chef d'entreprise dionysiens, «Mouloud B.», a été arrêté et placé sous contrôle judiciaire. Il est suspecté d'avoir commandité l'attaque.

Une agression inexpliquée. Un chef d'entreprise de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a été arrêté mercredi par la police. Il est suspecté d'avoir commandité l'agression dans la rue d'une adjointe au maire, dans la soirée du 20 décembre. Il sera jugé le 4 juin, et a été placé entre-temps sous contrôle judiciaire, a appris samedi l'AFP, confirmant une information du Parisien.

Le soir de l'attaque, Oriane Filhol, sixième adjointe au maire en charge des solidarités, qui sortait d'une réunion de travail, a été suivie dans la rue à Saint-Denis par deux hommes qui l'ont passé à tabac. Dans un contexte de recrudescence nationale des violences contre les élus, l'agression a provoqué un tollé.

LE SUSPECT NIE LES FAITS 

En janvier, trois jeunes hommes de Saint-Denis, âgés de 18 ans à 22 ans, ont été arrêtés et condamnés pour cette attaque. À leur procès, ils ont expliqué s'être vu promettre 2.500 euros chacun par un mystérieux commanditaire, pour frapper une personne qu'ils ne connaissaient pas.

Les images de vidéosurveillance de la ville ont montré un homme, non identifié à l'époque mais aujourd'hui suspecté d'être Mouloud B., désigner du doigt aux exécutants Oriane Filhol au moment où elle sortait de sa réunion.

La victime croit alors reconnaître Mouloud B., un entrepreneur de la ville qui a fait l'objet de plusieurs portraits dans la presse pour son engagement social. Cependant, elle avait écarté aussitôt cette hypothèse car «cela semblait vraiment trop gros».

Une intime conviction

Mais début mars, le chef d'entreprise est venu s'asseoir à côté de l'adjointe à un gala de boxe pour prendre de ses nouvelles. De but en blanc, son interlocuteur a tenté de justifier son absence le soir des faits au conseil d'administration du bailleur social de la ville, dont Oriane Filhol sortait lorsqu'elle a été attaquée.

«Au moment où il s'est assis à côté de moi, j'ai développé l'intime conviction que c'était lui», relate Mme Filhol, qui a alors alerté la police.

Après des recoupements, Mouloud B. a été interpellé mercredi matin à son domicile. «Il reconnaît qu'il était présent le soir des faits sur les lieux tout en se disant complètement étranger à l'agression», déclare à l'AFP le parquet de Bobigny.

Le mobile du passage à tabac reste encore nébuleux, et la mairie et la victime explique ne pas avoir de litige avec l'entrepreneur. «Tout cela nous apparaît complètement flou et incompréhensible», indique le maire PS Mathieu Hanotin, en espérant que l'audience de juin permettra de faire la lumière sur cette affaire.

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