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Coup d'état au Gabon : ce que l'on sait

Le Gabon a été frappé par un coup d'État ce mercredi 30 août, avec le renversement d'Ali Bongo, président au pouvoir depuis 2009 et tout juste réélu dans la nuit de mardi à mercredi. Les militaires ont désormais pris le pouvoir, avec le général Brice Oligui Nguema en «président de la transition».

Un nouveau coup d’Etat sur le continent africain. Quelques semaines après la prise de pouvoir forcée au Niger, le Gabon est touché depuis ce mercredi 30 août par un coup d’Etat militaire, quelques heures après l’annonce des résultats de l'élection présidentielle.

Une élection qui a vu le président sortant Ali Bongo s’imposer, lui permettant de briguer un troisième mandat, avec 64,27% des suffrages.

Au matin de l’annonce des résultats du scrutin, un groupe de militaires s’est exprimé à la télévision nationale afin de lire un communiqué annonçant la dissolution de «toutes les institutions de la République».

Selon ces militaires, provenant de la garde de la présidence, de l’armée et des policiers, ce coup d’Etat qui «met fin au régime en place» a pour but de «défendre la paix» et d’interrompre la «gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos».

Cette prise de pouvoir forcée a également permis aux militaires de dénoncer des élections, qui n’auraient «pas rempli les conditions d’un scrutin transparent», et donc considérées comme nulles par les militaires. Ces derniers ont également annoncé que les frontières du pays sont fermées jusqu’à nouvel ordre et que toutes les institutions de la République sont dissoutes.

Ces derniers ont également annoncé que le le général Brice Oligui Nguema, homme fort de la révolte, a été nommé «président de la transition».

Le président Ali Bongo en résidence surveillée

D’après les militaires à l’origine du putsch, le président Ali Bongo, âgé de 64 ans, est désormais en résidence surveillée, en compagnie de sa famille et de ses médecins dans la capitale du pays où des tirs ont été entendus, Libreville.

Fragilisé depuis son AVC en 2018, Ali Bongo a vu son entourage politique proche être ciblé par des arrestations, à l’image d’un de ses fils pour «haute trahison». De plus, plusieurs hauts responsables du régime, comme le directeur de cabinet du président, certains de ses conseillers et les leaders du Parti démocratique gabonais, groupe politique d’Ali Bongo, ont également été arrêtés.

la communauté internationale inquiète

À l’annonce du coup d’État gabonais, la France, par l’intermédiaire de la Première ministre Elisabeth Borne, a annoncé suivre «avec la plus grande attention» la situation au Gabon, et le condamne également.

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a rappelé l’«attachement à des processus électoraux libres et transparents». De son côté, le Commonwealth, organisation composée principalement d’anciennes colonies britanniques, dont fait partie le Gabon, a jugé la situation «profondément préoccupante, et a rappelé les obligations de respect de l’État de droit et les principes de démocratie», tandis que Washington a annoncé «suivre de très près» la situation.

Dans un mail envoyé à l'AFP, le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré que «même s'il existe des critiques légitimes sur la transparence et la légalité des récentes élections, ce n'est pas aux militaires d'intervenir par la force dans le processus politique» et que «les Gabonaises et les Gabonais doivent pouvoir décider librement et de manière autonome de leur avenir».

La Chine et la Russie ont également commenté la situation en cours au Gabon, se disant préoccupées par le coup d’État. Pékin appelle notamment à «agir dans l’intérêt fondamental du peuple gabonais», tandis que Moscou annonce «suivre de près l’évolution» de la situation.

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