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«Candida auris» : ce champignon qui peut tuer jusqu'à 60% des personnes infectées inquiète de plus en plus

Ce champignon résistant aux antifongiques a touché 476 personnes en 2019, contre 1.471 en 2021. [Miguel SCHINCARIOL / AFP]

Le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) met en garde contre la dangerosité du champignon «Candida auris», potentiellement mortel et qui se propage à un rythme «alarmant» aux Etats-Unis.

Il a été qualifié de «menace urgente». Le champignon «Candida auris», potentiellement mortel, inquiète particulièrement le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC). L'alerte est donnée depuis la mi-mars concernant cette levure qui se propage à grande vitesse aux Etats-Unis.

«L'augmentation rapide et la propagation géographique des cas sont préoccupantes et soulignent la nécessité d'une surveillance continue», a indiqué l’épidémiologiste du CDC Meghan Lyman, dans un communiqué.

Le champignon Candida auris, considéré comme «une menace urgente de résistance aux antimicrobiens», s’est répandu à un rythme «alarmant» entre 2020 et 2021, selon les données de l’organisation américaine.

Des cas qui ont triplé en un an

Signalé aux Etats-Unis pour la première fois en 2016, ce champignon résistant aux antifongiques a touché 476 personnes en 2019, contre 1.471 en 2021 correspondant aux cas cliniques, pour lesquels l’infection était présente. Concernant les cas de dépistage où le champignon est détecté mais ne provoque pas d’infection, ils ont triplé entre 2020 et 2021, pour un total de 4.041.

Cette levure a été identifiée pour la première fois au Japon, en 2009, et sa présence a par la suite été détectée en Inde, au Royaume-Uni, en Espagne et aux Etats-Unis. D'après le Haut conseil de la santé publique, le champignon a déjà été observé en France, mais dans une moindre mesure : six cas seulement ont été signalés dans l'Hexagone au dernier bilan de juillet 2019.

Outre-atlantique, la propagation du Candida auris est notamment observée dans les unités de soins intensifs et les maisons de retraite, où les infections fongiques sont globalement plus fréquentes. Le champignon peut se contenter de coloniser la peau d'un patient, sans le rendre malade, mais il provoque de graves infections s'il pénètre l'organisme, via des plaies ou après la pose d'une intraveineuse.

Le taux de mortalité chez les personnes infectées se situe entre 30 et 60%. Selon le CDC il est difficile d'être plus précis car les personnes contaminées par le Candida auris souffrent la plupart du temps d'autres affections.

La contamination est non seulement difficile à traiter, en raison de la sensibilité diminuée de ce champignon aux antifongiques, mais aussi ardue à diagnostiquer. Les symptômes : fièvre, frissons, maux de tête et nausées, sont peu spécifiques et peuvent faire penser à d'autres pathologies.

Un risque accru pour les personnes fragiles 

Le CDC explique cette augmentation des cas par une hausse, en parallèle, des tests de dépistage durant la période de Covid-19, éclairant de manière plus évidente l’ampleur de l’infection. De plus, le nombre de cas de Candida auris a aussi augmenté en raison de mauvaises pratiques générales de prévention et de contrôle des infections (IPC) dans les établissements de soins de santé, paradoxalement.

«En général, le C. auris ne constitue pas une menace pour les personnes en bonne santé. Les personnes très malades, qui portent des dispositifs médicaux invasifs ou qui séjournent longtemps ou fréquemment dans des établissements de soins de santé courent un risque accru de contracter le C. auris», est-il mentionné dans le communiqué.

Néanmoins, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé le Candida auris parmi les quatre agents pathogènes fongiques en «priorité critique» pour la santé publique.

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