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Excision, infibulation, clitoridectomie... : quels sont les 4 types de mutilations sexuelles féminines ?

Les médecins alertent sur la recrudescence de la médicalisation des mutilations sexuelles féminines, parfois effectuées par des professionnels de santé contournant la loi. [SIMON MAINA / AFP]

À l'occasion de la journée de tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines, ce mardi 6 février, il est important de rappeler que l'excision ne représente qu'un seul des quatre types de mutilations sexuelles féminines répértoriées par l'OMS. Celles-ci se distinguent par la partie de la vulve affectée, ainsi que par le procédé.

Plus 200 millions de petites filles, de jeunes filles et de femmes toujours en vie ont été victimes de mutilations sexuelles féminines, a alerté l'Organisation Mondiale de Santé en 2023. À l'occasion de cette journée de tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines ce mardi 6 février, l'excision est généralement la plus évoquée, mais loin d'être la seule. En réalité, les mutilations génitales féminines sont classées en quatre types par l'OMS, différenciés par les zones de la vulve atteinte, mais aussi par le procédé utilisé. 

la clitoridectomie

La clitoridectomie est une ablation partielle ou totale du clitoris et/ou du prépuce de la vulve. Comme pour tous les autres types, l'objectif est de contrôler la sexualité des femmes qui la subissent. Elle est classée comme une mutilation de type 1 par l'OMS.

Une pratique similaire au même nom interroge aussi. Pratiquée dans le cadre d'opérations de chirurgie esthétique, la nymphoplastie correspond sémantiquement à la définition des mutilations génitales féminines. 

l'excision

Identifiée par l'OMS comme une mutilation de type 2, l'excision consiste à faire une ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans excision des grandes lèvres. L'excision est la mutilation sexuelle féminine la plus répandue. «Les gens parlent souvent des excisions mais il s’agit bien d’un seul type de mutilations», précise Ramata Kapo, présidente de l'association Excision, Parlons-en.

l'infibulation

L'infibulation consiste à suturer - donc à coudre - la majeure partie des lèvres externes ou internes de la vulve, en ne laissant qu’une petite ouverture pour que l’urine et les menstruations puissent s’écouler. Cette mutilation génitale féminine classée de type 3 par l'OMS est habituellement pratiquée avec l'idée de l'empêcher tout rapport sexuel vaginal.

C'est généralement lors du mariage que les victimes sont désinfibulées pour permettre un rapport vaginal, et peuvent être réinfibulées ensuite. Une femme peut ainsi subir cette torture plusieurs fois dans sa vie.

Une désinfibulation définitive peut être pratiquée dans certaines maternités : «C'est un geste simple que nous maitrisons, mais il faudrait que toutes les sages-femmes puissent le faire lors d'un accouchement lorsqu'il n'y a pas de gynécologue», indique la docteure Sarah Abramowicz, gynécologue et obstétricienne à la maternité de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Toutes les autres interventions nocives

Le type 4 des mutilations sexuelles féminines est défini par l'OMS comme «toutes les autres interventions nocives pratiquées sur les organes génitaux féminins à des fins non thérapeutiques». Parmi elles figurent la ponction, le percement, l'incision, et la scarification des parties génitales, mais aussi la cautérisation du clitoris - qui consiste à le brûler avec un fer rouge ou un tison ardent - et l'introduction de substances dans le vagin pour le resserrer.

Les médecins alertent sur la recrudescence de la médicalisation des mutilations sexuelles féminines comme moyen de contourner l'interdiction. Celles-ci ne sont alors plus pratiquées par une exciseuse, mais par un professionnel de santé dans un cadre médical, mais avec des dommages similaires, voire plus graves.

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