En direct
A suivre

Des scientifiques créent de l'einsteinium, le 99e élément

Une chercheuse étudie un échantillon au microscope (illustration). [MARCO BERTORELLO / AFP]

Plusieurs décennies après sa découverte, il demeure un mystère. Mais de récentes découvertes pourraient enfin permettre d'en savoir plus sur l'einsteinium (Es), le 99e élément du tableau périodique.

Nommé en hommage à Albert Einstein, l'einsteinium est en effet très compliqué à étudier, car il est le plus difficile à produire et à maintenir. Et pour cause, puisqu'il n'existe pas à l'état naturel sur la Terre, et ne peut être produit qu'en quantités microscopiques, en utilisant des réacteurs nucléaires spéciaux. Hautement radioactif, il est également difficile à séparer d'autre éléments, et se dégrade très vite. 

C'est ainsi en analysant les résultats de la première explosion de la bombe H, en 1952, que cet élément chimique a été identifié pour la première fois.

Près de soixante-dix ans plus tard, des scientifques sont donc parvenus à obtenir de l'einsteinium pur, et à l'étudier, comme on peut le lire dans l'article qu'ils ont publié mardi dans la revue Nature. Ils expliquent être parvenus à le produire en bombardant du curium, un élément plus léger, avec des neutrons, déclenchant ainsi une réaction chimique en chaîne qui a aboutit à la création de l'einsteinium.

Dans un second temps, les chercheurs ont réussi à obtenir de l'einsteinium-254, un isotope de l'einsteinium dont la demi-vie est de 276 jours. Ils ont ainsi pu étudier ce 99e élément. Mais la pandémie de Covid-19 est venue interrompre leurs recherches, le confinement les empêchant de poursuivre leurs expériences. Et lorsqu'ils sont revenus au laboratoire, les scientfiques n'ont pu que constater que l'einsteinium s'était désintégré. 

Ils avaient toutefois eu le temps de faire plusieurs trouvailles intéressantes. Ils sont ainsi parvenus à mesurer la longueur de liaison de l’einsteinium. « Déterminer la longueur de la liaison peut ne pas sembler intéressant, mais c’est la première chose que vous voudriez savoir sur la façon dont un métal se lie à d’autres molécules. Quel type d’interaction chimique cet élément va-t-il avoir avec d’autres atomes et molécules ? », explique Rebecca Abergel, l'une des responsables des recherches. 

« C’est important car plus nous comprenons son comportement chimique, plus nous pouvons appliquer ces connaissances au développement de nouveaux matériaux ou de nouvelles technologies, pas nécessairement seulement avec l’einsteinium, mais aussi avec le reste des actinides, ajoute la scientifique. Et nous pouvons établir des tendances dans le tableau périodique. »

Et ces découvertes pourraient en entraîner d'autre, souligne Rebecca Angel : « Nous commençons vraiment à comprendre un peu mieux ce qui se passe vers la fin du tableau périodique, et la prochaine étape, c’est vous pourriez aussi envisager de cibler de l’einsteinium pour découvrir de nouveaux éléments ».

A voir aussi

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités