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La semaine de Philippe Labro : l’intarissable Hokusai, Johnny l’insubmersible

«La grande vague de Kanagawa» du Japonais Hokusai est actuellement visible dans une très belle exposition à Londres.[© Musées royaux d’art et d’histoire, Bruxelles]

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour CNEWS Matin, il commente ce qu'il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.

SAMEDI 24 ET DIMANCHE 25 JUIN

Ils sont tous épatés, éberlués, admiratifs. Toutes celles et ceux qui ont assisté, soit à Bercy même, soit en direct sur TF1 (4 millions de téléspectateurs), au concert des Vieilles Canailles (il s’agit de Hallyday, Dutronc, Mitchell – est-il besoin de le préciser ?) n’en reviennent pas, de la forme, de la voix, de la stature de Johnny. A croire que la maladie et le combat contre elle n’ont fait qu’augmenter sa volonté d’être présent, micro en main, offrant Gabrielle à ses fans ahuris et rassurés.

SEMAINE DU 19 JUIN

Un court séjour à Londres permet de constater que les Anglais, pour l’instant, ne semblent pas encore souffrir du Brexit – même si certains en sont profondément attristés : «Nous serions-nous trompés ?» Il y a, par ailleurs, dans cette ville, si différente de notre capitale (davantage d’espace, de verdure, de propreté, quoiqu’autant de trafic automobile), une atmosphère qui n’apparaît pas affectée par les attentats à répétition. C’est la force de nos démocraties, qui consiste à ne jamais se laisser abattre. Un visiteur étranger à Paris se ferait sans doute la même réflexion. Les terroristes, amateurs ou pas, ces jihadistes qui récusent nos modes de vie, notre liberté, ne comprennent pas. On pense à la phrase de Churchill, qui s’applique autant aux «Brits» qu’aux «Frenchies» : «Mais qui donc croient-ils que nous sommes ?»

Visite au nouveau Design Museum, refait à neuf, au cœur du quartier de Kensington. Une exposition passionnante, California, recense livres, disques, objets, affiches, vêtements, accessoires, qui démontrent que, au fond, la culture californienne aura été, et est encore, le laboratoire de la modernité. De la Silicon Valley, avec Apple et Google, jusqu’au surf et aux Beach Boys, on s’aperçoit, grâce à la subtile construction du récit, que, en effet, une grande partie de ce que le monde occidental a adopté dans ses mœurs vient des côtes de cet Etat, qui est plus qu’un Etat, un véritable pays.

Autre exposition à Londres en ce moment, au British Museum : Hokusai, le célèbre artiste japonais (1760-1849), dont La grande vague de Kanagawa est connue dans le monde entier. Il est souvent exposé à Paris, également, mais ici, on s’est concentré sur les trente dernières années du peintre-dessinateur. Ses paysages, ses cascades, ses carpes qui remontent le cours d’une chute d’eau, ses fleurs, ses animaux, ses fantômes, ses objets, ses carnets de notes, sa vision exceptionnelle. Hokusai aura été l’un des artisans du japonisme, cette mode pour tout ce qui était japonais et qui submergea l’Europe et la France aux XIXe et XXe siècles. Il ne faut pas oublier que le génial Van Gogh avait écrit : «Tout mon travail est basé sur l’art japonais.»

MARDI 27 JUIN

Retour à Paris, où, ce soir, à la fondation Mona-Bismarck, avenue de New York, et avec le soutien de la French-American Foundation (FAF), François Busnel et Eric Fottorino proposent le deuxième numéro de leur revue America. L’idée est simple : une publication qui paraîtra pendant toute la durée de la présidence Trump. Textes d’écrivains de grande qualité (Don DeLillo, Laurent Gaudé, Salman Rushdie, Douglas Kennedy) dans une mise en page attrayante, avec une liste des dix livres incontournables pour l’été.

JEUDI 29 JUIN

La cravate est en danger de mort. L’inébranlable Mélenchon ne la portera pas à l’Assemblée nationale. Voilà, au moins, un vrai geste d’«Insoumis».

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